Née en France dans les années 1990, la didactique professionnelle est aujourd’hui une discipline à part entière qui ambitionne d’analyser le travail en vue de la formation des compétences.
Elle articule un champ de pratiques, celui de la formation des adultes, et trois courants théoriques : la psychologie du développement, l’ergonomie cognitive et la didactique. L’analyse du travail vs analyse de l’activité, telle qu’elle a été développée et est opérée par ceux et celles qui se réclament de ce champ, en fait, par sa dimension réflexive, un puissant instrument d’apprentissage et un préalable à la construction de formations (ingénierie de formation), dont l’essor ne se dément pas depuis plusieurs années.
L’analyse du travail dans une perspective de didactique professionnelle répond dès lors à un double objectif : construire des contenus de formation cor- respondant à la situation professionnelle de référence ; mais aussi utiliser les situations de travail comme des supports pour la formation des compétences. Cette analyse est spécifique à la production des compétences en situation.
Les méthodes de l’analyse de l’activité sont nombreuses et s’inscrivent dans des courants de pensée spécifiques (approches historico-culturelle, psychanalytique, cognitiviste, de la cognition située, socio-constructiviste, systémique, etc.) qui prennent différentes formes : observations par immersion, questionnaires, entretiens, interviews, analyse documentaire, instruction du sosie, auto-confrontation, analyse de traces, incidents critiques, groupe de parole, analyse du cours d’action, etc. Ces méthodes sont le résultat de constructions intellectuelles et s’inscrivent à ce titre dans des orientations théoriques particulières.
Les méthodes mobilisées par la didactique professionnelle, de ce fait, n’échappent pas à son épistémologie et se centrent sur la conceptualisation des situations et le sujet en action comme nous allons le découvrir au travers la présente note de synthèse. Cette dernière se propose de faire le point sur les principes de cette approche de la formation professionnelle (et du développement des compétences) et ses évolutions récentes. Elle distinguera l’existence d’un premier type d’usage de la didactique professionnelle, qui consiste à utiliser l’analyse du travail pour construire la formation, et l’émergence récente d’un second type d’usage qui consiste à former par l’analyse du travail. Les limites en seront discutées.
Cette note de synthèse est suivie d’un article de recherche portant sur l’engagement bénévole dans les centres sociaux et ses pratiques d’accompagnement et de professionnalisation. L’auteur cherche à comprendre comment les dispositifs et les pratiques d’accompagnement des bénévoles permettent à ces derniers de se professionnaliser et, chemin faisant, de construire une identité professionnelle à la croisée de dynamiques individuelles et institutionnelles.
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