A l’occasion du colloque "Le numérique, moteur du changement", organisé par l’Institut Edgar Quinet, le 30 mars, Vincent Peillon a annoncé "un grand plan e-education" en cas de victoire de François Hollande.
"Nous devons porter une très grande ambition pour la e-education", a déclaré Vincent Peillon, responsable éducation de François Hollande, le 30 mars. "Nous devons changer d’échelle". Il a rappelé le "retard français" en équipement principalement au primaire et dans les usages estimant que l’école doit "préparer au monde de demain". Il a promis "un grand plan pour la e-education" afin de réformer les méthodes pédagogiques et de lutter contre l’échec scolaire et développer l’autonomie des élèves. Son programme s’articule en 5 points.
V Peillon estime qu’il faut donner la priorité au primaire. Il envisage un plan d’équipement des écoles primaires dans le cadre d’un accord négocié avec les collectivités locales.
La production de produits pédagogiques serait encouragée au sein de l’éducation nationale et avec des aides pour le privé. V Peillon a notamment mentionné la production de serious games. Pour lui c’est un enjeu national. Si rien n’est fait, ce sont des produits anglo-saxons qui vont s’imposer , or "ils ne partagent pas toujours nos valeurs". Enfin il tient à ce que ces ressources soient "validées par des pédagogues." "
Il annonce la création d’une "e-école publique", une plate forme unique, gratuite, publique, centralisant les produits pédagogiques réalisés par l’éducation nationale et les grands établissements publics. Elle indexerait toutes les ressources et les proposerait en téléchargement gratuit aux enseignants et aux familles. Interrogé par le Café, V Peillon précise que l’Etat ne "doit pas se substituer aux associations ou aux enseignants qui produisent aujourd’hui des contenus. Il doit les aider et permettre le changement d’échelle, "faire en sorte que toutes les ressources qui existent soient fédérées". Cette plateforme "permettra une cohérence pédagogique".
La formation des enseignants, initiale et continue, comprendra des modules sur les usages du numérique. Cette formation sera validée dans les concours d’enseignants.
Du coté des élèves, V Peillon s’est prononcé pour l’apprentissage systématique du clavier par les élèves. Il propose dans toutes les terminales générales et technologiques une option numérique. Interrogé par le Café, il précise que seront enseignés l’apprentissage de l’informatique, la validation des informations sur Internet, l’utilisation de didacticiels et l’économie numérique. L’option pourrait être davantage tournée vers les usages que le nouvel enseignement de spécialité ISN du bac S. En tous cas elle sera proposée à tous les bacheliers.
Quel coût ? Vincent Peillon n’a pas donné d’estimation précise estimant que le coût final dépendrait des accords avec les collectivités territoriales.
Le "grand plan" de Vincent Pëillon reprend certaines idées du rapport du Conseil national du numérique remis début mars au président de la République. C’est le cas par exemple de la grande plateforme ou de l’accord entre Etat et collectivités territoriales. Il distance sur ce terrain son principal adversaire. Lors du discours de Montpellier, Nicolas Sarkozy avait jugé qu’Internet aggrave la crise de l’autorité. Il avait émis à plusieurs reprises des jugements négatifs à son endroit.
Le programme du colloque
http://www.edgarquinet.fr/delia-CMS/institut_edgar_quinet/article_id-353/topic_id-20/colloque-au-senat-le-30-mars-le-numerique-moteur-du-changement.html
Le rapport du CNN
http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2012/03/09022012_CNN.aspx