In Observatoire des inégalités :
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"Les politiques publiques peuvent agir à bien d’autres niveaux pour résorber la fracture territoriale. Les investissements consacrés au développement du réseau routier coutent beaucoup plus cher que ceux dédiés aux transports en commun. Accroître ces derniers permettrait de désenclaver certains quartiers de banlieue ainsi que des zones rurales, tout en réduisant l’usage de l’automobile. La hausse des prix des carburants ajoute un degré d’urgence : les classes moyennes périurbaines et les habitants des campagnes sont confrontés à un renchérissement des coûts de transport.
Santé, culture, loisir, sécurité… les exemples illustrant les lacunes des politiques publiques dans le domaine de la réduction des inégalités territoriales sont légion. Le plus parlant est sans doute le domaine scolaire. La politique dite des « territoires prioritaires » (les zones d’éducation prioritaires, devenues réseaux de réussite scolaire et réseau Ambition réussite) n’a jamais eu les moyens de renverser la vapeur : moins de 2 % du budget de l’Education nationale y est consacré. En outre, depuis 2008, l’assouplissement de la carte scolaire – qui faisait l’objet d’un consensus politique en 2007 – n’a pas eu d’effet majeur au plan national, mais a accru les difficultés des établissements les moins favorisés. Une politique volontariste impliquerait d’aller dans le sens inverse des politiques actuelles de réduction des effectifs d’enseignants, mais surtout de transformer la façon même de faire l’école sur l’ensemble du territoire.
Reste la question du soutien aux quartiers les plus pauvres. Le processus dit de « rénovation urbaine» a été accéléré à partir de 2004, avec la mise en place de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru). La construction de logements sociaux s’est accrue : 130 000 pour la seule année 2010, soit le plus haut niveau depuis trente ans. Même si les nouveaux logements ne sont souvent pas destinés aux clientèles les plus démunies, l’effort n’est pas négligeable."