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Il faut donc changer les usages. Mais c’est impossible si rien ne change autour. Le TGV ECOLE ne peut pas fonctionner avec des programmes périmés, avec une énergie inadaptée, avec des signaux obsolètes, avec une absence de formation pertinente, avec un fonctionnement hiérarchique usé, avec une organisation figée (l’heure, la classe, la discipline, un prof), avec le courtermisme persistant, avec un environnement hostile au progrès. On peut améliorer la diligence. On ne peut pas la transformer en TGV si les infrastructures, si les sources d’énergie, si les usages, si les représentations ne sont pas préparés et accompagnés, régulés. Le TGV est un tout. L’éducation aussi. Et elle est bien plus importante que le TGV pour l’avenir de la société. Puisse-t-elle ne pas continuer à accumuler les retards. Pour l’heure, la diligence est toujours prête à servir, à la grande joie des nostalgiques de tous bords.
Le numérique ne se développera à l’école et dans l’éducation tout au long de la vie que si son usage s’inscrit dans un projet éducatif neuf et courageux, avec de nouveaux programmes, avec l’abandon du principe usé « une heure, une discipline, une classe, un professeur », avec la remise en cause du modèle pédagogique dominant de la transmission avec pléthore d’explications magistrales imposées à des élèves supposés attentifs, avec une formation des enseignants fondamentalement repensée, avec l’exigence de prendre en compte les savoirs et compétences extérieurs à l’école, avec des modalités d’accompagnement des équipes résolument différentes des méthodes de commandement et d’inspection actuelles, etc.
Injecter un peu de neuf dans du très vieux sème l’illusion. "