PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

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Le "socle commun de connaissances et de compétences" serait-il l’occasion de "revisiter" les dispositifs éducatifs mis en place sur un territoire, de repenser les projets éducatifs locaux? La journée de réflexion organisée par Prisme sur ce thème a vu alterner les moments d’optimisme et les pronostics les plus sombres. Voici des échos de cette journée.

Alain Bollon (Grenoble-II, expert auprès de l’Unesco) situe la question des compétences dans un contexte international où l’Ecole n’apparaît plus comme la seule instance éducative, où certains se demandent si elle ne fait pas parfois plus de mal que de bien, à considérer les taux d’abandon en cours de scolarité, et s’il ne faut pas prendre en compte des dispositifs non formels et informels. Mais le "livret de compétences" est le pire des outils qu’on pouvait imaginer pour évaluer la capacité à "agir de manière complexe dans une situation donnée". "Ce n’est pas avec un champ de croix qu’on évalue des compétences", insiste-t-il.

Pierre Frackowiak (IEN honoraire) explique que l’Inspection générale "a tenté de raccrocher au socle commun" les programmes publiés en 2008 pour l’école primaire, alors qu’ils n’avaient pas été pensés en fonction de ce socle. Il voudrait que soient reconnus les acquis des éducations informelle et non formelle, mais s’inquiète des conditions qui permettraient l’émergence d’un consensus politique qui résiste aux alternances.

François Burban (université de Nantes) lui répond avec "le livret expérimental" qui est testé actuellement dans 166 collèges et lycées, et qui doit prendre en compte des compétences acquises en dehors de l’école, par exemple lors d’un stage en entreprise. 

Frédéric Jésu, pédopsychiatre, s’inquiète des moyens qu’ont les parents de s’approprier le socle et ses enjeux, puisqu’on leur remet le livret comme un outil d’information et non pas de dialogue sur les compétences de leurs enfants. Il craint qu’on voie les compétences se réduire aux compétences comportementales. "On veut des enfants sages!"

Pascal Bouchard, journaliste, déplace la question sur le terrain de l’organisation politique des territoires et de l’organisation administrative de l’Education nationale. Ni l’une ni l’autre ne lui semblent avoir les moyens de promouvoir une réelle cohérence des actions.

Jean-Louis Auduc (IUFM de Créteil) dénonce "l’instabilité des connaissances", due à des changements incessants des programmes, et une vision étriquée de l’établissement, dont les personnels non enseignants ne sont pas pris en compte, alors que leur vingtaine de métiers leur permettraient de participer à la validation de certaines compétences.

Jean-Claude Richez (INJEP) constate en effet que cet "objet nouveau" qu’est le socle "oblige à identifier, et à légitimer, d’autres acteurs", extérieurs à l’établissement, par exemple pour la validation de compétences sociales et civiques. Mais Jacques Guyard, ancien ministre, constate que l’on s’intéresse au socle 6 ans après la loi qui l’a créé, en 2005, que les enseignants "hurlent" contre le livret et dénoncent sa complexité, qu’ils ont peur, tout comme les parents, alors que les collectivités "ne savent pas trop où aller". C’est pour lui "le moment de proposer quelque chose".

 

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Categories: 3.3 Compétences

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