PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

In Bernard BIER, journées du GFEN :

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S’interroger sur l’accompagnement dans son lien avec le droit commun éducatif conduit à questionner tant les politiques publiques que les choix éducatifs et les pratiques pédagogiques des acteurs. Le point de vue exprimé ici est double, d’une part professionnel (l’INJEP) et d’autre part militant (l’OZP).

Une ambition éducative malmenée

Deux lieux d’observations et un même constat sur les mutations en cours : le système éducatif est mis à mal.

Premier lieu : l’Institut National de la Jeunesse de l’Education Populaire (INJEP) est un établissement public, né en 1953, longtemps rattaché au ministère de la Jeunesse et des Sports. Il est aujourd’hui (depuis mars 2010) sous tutelle du ministère de la Jeunesse et des Solidarités actives.
L’évolution de son institution de rattachement est en soi assez intéressante. En effet, longtemps Jeunesse et Sports, souvent sous la forme d’un secrétariat d’Etat, dépendit du ministère de l’Education nationale ; sa direction de la jeunesse fut parfois intégrée à celui-ci (par exemple sous le ministère Luc Ferry). Il fut parfois aussi ministère de plein exercice. Jeunesse et Sports fut rattaché en 2008 au ministère de la Santé ; et sa Direction de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative (DJEPVA), en 2009, au Haut commissaire à la Jeunesse et aux solidarités actives.
Ces glissements d’une inscription institutionnelle éducative – même si on pouvait en pointer les limites – à une institution relevant de la santé ne va pas sans interroger. Ne peut-on y voir, à l’instar de la sociologue Patricia Loncle, une « sanitarisation de la jeunesse », parallèle à une « sanitarisation de la question sociale »1, qui serait comme un retour aux approches hygiénistes de la jeunesse à la fin du 19ème siècle et au début du 20ème siècle. Celles-ci étaient alors particulièrement prégnantes dans le champ des placements des jeunes des villes à la campagne, qui allaient donner naissance aux colonies de vacances, et qui ne glissa que progressivement vers des approches éducatives. De même ce n’est qu’en 1937, que « Léo Lagrange met définitivement un terme à la conception hygiéniste du sport et des loisirs en élargissant l’action éducative de la nation au champ des loisirs », écrit l’historien Nicolas Palluau.

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Categories: Généralités et ARF

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