Dans les 12 nouveaux collèges sortis de terre pour cette rentrée 2014-2015, le Département a choisi de faire un effort considérable sur l’équipement numérique. Il s’agit, de concert avec les équipes pédagogiques, d’augmenter l’interactivité des cours et de faciliter l’apprentissage via l’outil informatique. Pour donner toutes les chances de réussite à nos élèves.
Dans la salle de classe aux larges baies vitrées, Eric Bonillo écrit un mot au tableau. Mais contrairement aux rentrées précédentes, le feutre dans son main est un stylo numérique et son tableau est éclairé par l’image d’un vidéoprojecteur interactif.
Ce jour-là, l’exercice est à blanc et le public est composé des professeurs en formation du collège Pierre-Curie de Bondy, entièrement reconstruit pour cette rentrée 2014-2015. Mais dès la rentrée de mardi, ce matériel sera utilisé dans le cadre de vrais cours.
La salle de classe dans laquelle se déroule la formation est une bonne illustration de l’ambition numérique que nourrit le Conseil général de la Seine-Saint-Denis pour ses élèves : 16 ordinateurs, placés contre le mur, encadrent la salle de cours traditionnelle. A cela s’ajoutent 15 chariots de 15 tablettes numériques chacun. Et donc un vidéoprojecteur interactif par salle de classe, sachant que chacun des 12 nouveaux collèges profitera du même dispositif.
L’intérêt d’équiper de la sorte les nouveaux établissements et de renforcer considérablement lé place du numérique dans l’enseignement ? Pour Eric Bonillo, professeur de technologie à Pierre-Curie et donc formateur en technologies de l’information et de la communication pour l’enseignement (TICE) pour l’Académie de Créteil, il peut se résumer très simplement : « Il y a plus d’interactivité, les élèves sont davantage acteurs, il reste toujours une trace écrite, ce qui est particulièrement précieux pour rattraper des cours en cas d’absence et on peut transformer un même document au fil du temps ».
Et de le démontrer stylo numérique à l’appui, avec un texte à trous sur les chevaliers, exemple d’un cours pour 6e en histoire-géo. La différence avec le même exercice dans sa formule classique : la tâche est plus ludique et désacralise un peu la fameuse présentation au tableau.
Un poste fixe pour 2 élèves, un vidéoprojecteur dans chaque salle, 200 tablettes par collège, mais aussi 1 vidéoprojecteur 3D par collège : le Département n’a donc pas hésité à équiper les nouveaux collèges en conséquence. Marquant ainsi son ambition de devenir un territoire de référence en matière d’éducation portée par le numérique, comme l’expliquait Stéphane Troussel lors de son passage au collège Pierre-Curie : « Le numérique est une opportunité supplémentaire pour faire réussir nos élèves de Seine-Saint-Denis. Le Département a jugé avec les enseignants qu’il était important de prendre ce virage, et il va de soi que le plan numérique va être étendu aux autres collèges, pas seulement à ceux construits récemment ».
Les Centres de documentation et d’information (CDI) ne sont pas non plus laissés pour compte : chacun des 12 nouveaux centres est pourvu de 12 ordinateurs, d’un poste pour le documentaliste, d’un vidéoprojecteur interactif et d’un chariot avec 12 tablettes numériques.
Le corps enseignant lui semble apprécier. Claire Vadel, professeure de français, est ainsi une partisane convaincue de l’utilisation des outils numériques. « L’utilisation de la tablette et du vidéoprojecteur valorise notamment les élèves moins scolaires. Par exemple, des élèves qui rencontrent des problèmes de graphie ou d’orthographe sont clairement aidés par l’utilisation de couleurs, de mots surlignés, ce que rendent possible les nouvelles technologies ». Sonia Rougier, enseignante d’anglais abonde dans son sens : « Je trouve que c’est un gros plus. Ca va nous permettre de créer des cours plus motivants pour les élèves, plus interactifs. Les postes dans les classes leur permettent de mener des recherches spécifiques, et cela focalise davantage leur attention ».
Quant au danger que les élèves profitent d’un accès illimité à internet pour consulter des sites qui n’ont rien à voir avec le cours qui est dispensé, il est écarté par les enseignants. « Il n’y a pas trop de risques que le cours nous échappe en raison du numérique, estime ainsi Sofiane Cheikh, professeur d’histoire-géographie et membre de la commission numérique de l’établissement. D’abord, on peut afficher n’importe lequel des postes des élèves sur notre ordinateur de bord. Et ensuite, un certain nombre d’URL sont interdits : s’il prenait l’envie à un élève d’aller sur Facebook pendant le cours, il en serait empêché ».
Si certains reconnaissent qu’il est important de ne pas succomber à une utilisation gadget, là encore, ils trouvent le risque plutôt restreint. « C’est une affaire de bon sens. Il va de soi qu’on ne va pas utiliser le numérique pour le numérique, mais on va au contraire le mettre au service d’un cours. Parfois son usage est justifié, et parfois pas du tout », resitue Eric Bonillo.
Pour les enseignants, il ne reste donc plus qu’à s’approprier totalement le nouveau matériel. Et à concevoir des séquences de cours alternant phases classiques et phases de recherche grâce aux nouveaux outils. Le collège numérique en Seine-Saint-Denis, c’est déjà aujourd’hui.
Christophe Lehousse
Le plan numérique du Département en chiffres par collège :
400 PC
60 portables en salle de sciences
200 tablettes numériques
1 vidéoprojecteur interactif par collèges
1 imprimante 3D
1 vidéoprojecteur 3D
5,5 millions d’euros dépensés en équipement numérique pour les 12 collèges