In Les Echos.fr – le 14 juin 2013 :
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Le SNUipp, réuni en congrès à Saint-Malo, réclame la réécriture du décret sur la réforme des rythmes.
Pour les militants du principal syndicat d’enseignants du primaire, le SNUipp, la pilule de la réforme des rythmes scolaires reste dure à avaler. Réunis cette semaine en congrès à Saint-Malo, les militants réclament une réécriture du décret. « La réforme des rythmes s’est faite sans les enseignants, elle ne garantit pas la réussite de tous les élèves. Elle risque de dégrader les conditions de travail des enseignants et peut entraîner une aggravation des inégalités sur les territoires », précise le texte qui doit être voté ce vendredi matin.
« La question des rythmes n’est pas close », confirme le secrétaire général du syndicat, Sébastien Sihr. Parmi les écoles qui passent aux nouveaux rythmes en 2013, s’annoncent de belles réussites mais aussi des projets très décevants qui proposent peu ou pas d’activités périscolaires. » Et de citer le cas de Joué-les-Tours « où l’école finira à 16h15, on gagnera un quart d’heure ici et là, et il n’y aura donc rien de nouveau ». Sans compter « des communes où y a une vraie fronde, comme dans les Pyrénées-orientales, à Lyon ou en Bretagne, où certains pratiquent la semaine de quatre jours depuis vingt ans ».
« Un enjeu politique pour le ministre »
Le SNUipp réclame des dérogations à la réforme, en fonction des situations locales. « Quand des collectivités locales disent qu’elles n’y arriveront pas, l’intérêt de la réforme fait pschitt et mieux vaut alors, pour ces communes, rester à quatre jours de classe par semaine », poursuit Sébastien Sihr. Qui plaide de facto pour le retour à la situation antérieure à 2008 où coexistaient différentes formules. La plupart des élèves étaient alors à 4 jours et demi (avec deux samedis matin travaillés sur trois) mais un quart d’entre eux étaient scolarisés dans des écoles qui pratiquaient la semaine de 4 jours.
Avec les élections municipales qui se profilent, le premier syndicat du primaire espère aboutir. « Il y a un enjeu politique pour le ministre et sa majorité… », glisse Sébastien Sihr.
Une partie des militants qui étaient favorables à ce que le syndicat boycotte même le comité de suivi de la réforme des rythmes scolaires a néanmoins dû battre en retraite. A plus de 75 %, les congressistes se sont ralliés, jeudi après-midi, à l’idée d’y siéger. « On n’ira pas pour faire tapisserie, mais pour faire remonter les dysfonctionnements du terrain et porter la parole au ministre », a promis Sébastien Sihr.
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