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Plus que deux semaines avant la rentrée. À Paris, comme dans 4 000 autres communes françaises, vont être appliqués les nouveaux rythmes scolaires. Qui dirigera les activités péri-éducatives ? Quelles formes prendront les ateliers ? Alexandra Cordebard, 1ère adjointe au maire du Xe, nous répond.

Ils font trempette dans l’eau, construisent des châteaux de sable, jouent à cache-cache dans les parcs. Les enfants sont encore en grandes vacances mais dans deux semaines, ils devront retrouver cartable et cahier de texte. Pour la plupart, l’emploi du temps sera le même, pour d’autres, ce sera une demi-journée en plus à l’école chaque semaine.

4 000 communes ont décidé d’appliquer la réforme des rythmes scolaires dès la rentrée 2013, soit un peu plus de 22 % des écoliers du primaire. Parmi elles, Paris. Choix des nouvelles activités périscolaires, recrutement d’animateurs, investissement matériel… la première adjointe au maire du Xe arrondissement, Alexandra Cordebard, nous en dit plus sur l’application concrète du projet.
 

La rentrée approche. Êtes-vous prêts à appliquer les nouveaux rythmes scolaires ?

Alexandra Cordebard : Il reste encore des choses à régler avec les associations et au niveau des aménagements mais le canevas est là. En fait, nous en sommes au même point que les années précédentes. C’est normal qu’il y ait encore quelques ajustements, la période de l’été est faite pour ça.


Le SNUipp-FSU parle d’un passage en force. Pourquoi ne pas avoir attendu 2014 pour appliquer la réforme ?

A. C. : Tout simplement parce que nous étions prêts. Nous avions le temps et les ressources suffisantes pour mettre en place ce projet à la rentrée prochaine. Pourquoi attendre ?


Cette réforme devrait coûter entre 40 et 50 millions d’euros pour l’ensemble de la ville de Paris. N’y aura-t-il vraiment aucune incidence sur les impôts locaux, comme l’a promis Bertrand Delanoë ?

A. C. : Il n’y aura pas de répercussion sur les impôts locaux avant le prochain mandat (2014), c’est une certitude. Et je rappelle que ces activités seront gratuites.


> Lire aussi : Quels changements entraîneront la réforme des rythmes scolaires ?

Rythmes scolaires : « les enfants pourront faire du théâtre, du yoga… »


Différentes activités périscolaires seront proposées aux enfants : pâtisserie, éveil musical, manga, boxe française, peinture, slam, etc. Avez-vous pensé à une ligne directrice ?

A. C. : Chaque projet est réfléchi. Les activités instaurées seront organisées selon quatre grands axes : la culture, l’activité physique, l’éveil scientifique et l’éveil à la citoyenneté. Des sujets qui nous semblent essentiels. Des animateurs spécialisés interviendront pour chacun des axes. Les enfants pourront faire du théâtre, pratiquer le yoga, réaliser des expériences, être sensibilisés à l’écologie, etc. L’offre est variée et pédagogiquement solide.
 

Comment expliquer le fait que certaines écoles, comme celle de la rue de Chabrol, propose une dizaine d’activités, tandis que d’autres, comme celle de la rue Pierre Bullet, n’en propose que trois ?

A. C. : La liste présentée sur le site de la ville de Paris n’est pas encore complète. Il manque à peu près 40 % des activités. Nous attendons la confirmation de certaines associations.


Comment avez-vous choisi ces projets ?

A. C. : Nous avons lancé un appel d’offres. Tous les projets reçus ont été étudiés, au niveau de leur contenu pédagogique, de leur coût et de leur réalisme. Tous les partenaires de la ville, du Conservatoire à la direction de la Jeunesse et des Sports, se sont manifestés. Nous avons reçu plus de 900 propositions sur tout Paris. C’est assez énorme !


Les ateliers s’étaleront sur combien de semaines ?

A. C. : Ils seront construits par trimestre ou sur l’année, comme par exemple la chorale ou l’éveil musical. Pour réellement progresser avec un instrument, l’enfant doit s’exercer sur une longue période, ça paraît évident.


Pourquoi avoir choisi de placer la demi-journée supplémentaire le mercredi plutôt que le samedi ?

A. C. : Nous avons suivi le décret ministériel. En plus, nous avons constaté après différents sondages que le samedi poserait problème aux parents au niveau de l’organisation des week-ends. Pour 2013/2014, les enfants iront en cours le mercredi matin mais ça ne veut pas dire que le débat est clos pour les années à venir. 


Le collectif de parents « Prenons le temps pour nos enfants » craint que les activités ne soient animées par un « personnel ultra-précaire, ne pouvant prétendre à une formation ». Qui assurera ces ateliers ?

A. C. : Il y a deux types d’intervenants : la filière association de la ville de Paris, qui intervenait déjà au moment du déjeuner et du goûter ainsi que le mercredi en centre de loisirs, et d’autres associations, agréées par les services de la ville, qui viendront diversifier l’offre.

La réforme va permettre au personnel de la ville et aux animateurs vacataires de bénéficier d’emplois plus stables et correspondant davantage à leurs compétences. Nous allons, par exemple, pouvoir dégager d’autres tâches aux agents spécialisés des écoles maternelles (ASEM). Des tâches liées à l’animation, plus proches de leur profil. Tout ce personnel sera formé par les centres de ressources de la direction des Affaires scolaires afin de proposer des activités de qualité. Grâce à cette réforme, nous améliorons le taux d’encadrement quantitatif, avec le sceau qualitatif que nous souhaitions lui apposer.


Les enseignants volontaires pourront-ils animer les ateliers ?

A. C. : S’ils le souhaitent, bien sûr. Pour l’instant, ceux qui se manifestent le font par le biais d’une association dont ils font partie. Je n’ai pas eu vent d’enseignants ayant proposé un projet de manière isolée.


Où ces activités se dérouleront-elles ?

A. C. : Pour les maternelles, elles auront lieu essentiellement au sein de l’école. Pour les élémentaires, elles seront proposées à l’école mais aussi en extérieur, dans des musées par exemple. Cela dépendra de la situation géographique de l’établissement. Le but n’est pas de perdre 45 minutes dans les transports.

> Retrouvez la liste des activités péri-éducatives proposées aux enfants, école par école, sur le site de la ville de Paris.
 

Emploi du temps 2013/2014 des enfants scolarisés à Paris (écoles publiques) :

© Mairie de Paris

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