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"Dans la représentation mentale collective, le temps de travail demeure le temps dominant, celui autour duquel la vie prend sens. Il scande la vie quotidienne, rythme les semaines, fait alterner les périodes de labeur et de repos. La vie sociale s’organise encore largement autour du travail. Tout fonctionne comme si celui-ci occupait l’essentiel du temps à l’instar de ce qui se passait il y a un siècle, à raison de 14 à 16 h quotidiennes, 6 jours sur 7 à l’usine ou dans les mines, tous les jours à la campagne. Ce temps a beaucoup diminué, mais les représentations demeurent prégnantes. Toutes les enquêtes d’opinion confirment que dans la représentation collective, il reste le temps pivot autour duquel tout s’articule. Sans travail, l’homme n’a plus de cadre de référence. Beaucoup aspirent à travailler moins, à passer aux 35 ou 32 heures hebdomadaires, mais peu refusent l’idée du travail. Le temps de l’école est venu se calquer sur celui du travail. Les grandes vacances trouvent leur origineet leur longue durée dans la nécessité de laisser de bras aux familles pour les fenaisons, les moissons et les vendanges dans la France rurale de la fin du 19ème et du début du 20ème siècle (demande renforcée pendant les guerres).
Tel est le cadre général d’une réflexion sur les rythmes de vie et l’éducation, formalisée ici par un état des connaissances. Elle doit intégrer trois évolutions sociales majeures : la réduction et la déstructuration du temps de travail, l’utilisation et la valorisation du temps libéré, l’articulation et la répartition des différents temps sociaux, à partir desquelles la question de l’aménagement des temps de l’enfant prend"