In Vous Nous Ils – le 12 juin 2013 :
Accéder au site source de notre article.
Le ministère de l’Education nationale a déploré mercredi "des écarts insupportables de réussite" au baccalauréat selon les origines sociales, lors de la conférence de présentation de l’édition 2013 de l’examen.
"On constate qu’il y a encore de très grandes inégalités dans notre pays dans l’accès au bac général et technologique ou même professionnel. Trois catégories sociales aujourd’hui voient pour leurs enfants les chances d’obtenir le bac quel qu’il soit diminuer: ce sont les enfants d’inactifs, d’employés de service et d’ouvriers non qualifiés", a déclaré à la presse Jean-Paul Delahaye, directeur général de l’enseignement scolaire.
"Les écarts sont en train de se creuser (…) et tout le travail de la refondation de l’école (…), c’est de réduire ces écarts insupportables de réussite selon les origines sociales. C’est un travail de longue haleine", a-t-il souligné, à cinq jours du coup d’envoi des épreuves écrites du bac.
Selon M. Delahaye, 90% des élèves issus de catégories sociales favorisées accèdent à l’enseignement supérieur. Ce n’est donc pas là qu’il y a des "marges de progression" pour "élever le niveau de formation général des enfants". "La vraie marge de manoeuvre, c’est de mieux faire réussir les enfants des pauvres".
"Un pays qui ne se préoccupe pas suffisamment" des enfants en très grande difficulté, "c’est un pays qui aura un jour des difficultés aussi avec son élite", a-t-il prévenu.
"Le pourcentage d’élèves issus de milieux populaires ayant le bac n’est pas encore suffisant, mais il a malgré tout augmenté", a cependant souligné M. Delahaye.
Parmi les élèves entrés en sixième en 1995, 71,7% des enfants d’enseignants ont finalement décroché en 2010 un bac général, 68,2% d’enfants de cadres supérieurs, 20,1% d’enfants d’ouvriers qualifiés, 13% d’enfants d’ouvriers non qualifiés, et 9,2% d’enfants d’inactifs, selon des statistiques du ministère.
Concernant les enfants d’inactifs, 12,7% n’ont pas atteint la troisième et seuls 9,4% ont entamé des études supérieures.