PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

In Ceméa – 5 février 2013 :

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Il y a à peine quelques mois, un consensus se dégageait pour établir un diagnostic quant à la situation de l’école en France. Les analyses portaient sur différents registres et plus particulièrement le bien-être de l’enfant à l’école et les conditions de réussite des apprentissages. Et aujourd’hui ?

Cette réforme attendue semble limitée et restreinte au point d’être déviée de son sens. Elle a malheureusement perdu grand nombre de ses ambitions.

Pour les CEMEA, mouvement d’Education Nouvelle, réduire le débat aux seuls rythmes scolaires voire à la question d’une demi-journée supplémentaire est trop réducteur.

  • Parler des rythmes c’est redonner la priorité aux enfants, à leur épanouissement, à de meilleures conditions d’apprentissage participant ainsi à la lutte contre les inégalités. Les activités pédagogiques complémentaires doivent offrir à tous les élèves l’accès aux activités culturelles, sociales et ludiques en mobilisant animateurs, enseignants et intervenants agissant dans des espaces partagés.
  • Parler des rythmes c’est permettre un travail en complémentarité entre les différents acteurs éducatifs.
  • Parler des rythmes c’est se mobiliser autour d’un projet d’éducation, inscrit dans un projet de territoire, dans l’intérêt des enfants.

L’éducation, l’affaire de tous

Les CEMEA déplorent aujourd’hui l’absence de prise en compte de la parole des animateurs autant concernés par la question des rythmes éducatifs que l’ensemble des professionnels et des parents d’élèves. L’éducation doit être, est, et doit rester l’affaire de tous.

Cette réforme ne pourra prendre toute sa dimension que par la reconnaissance des compétences de tous les professionnels avec leurs spécificités et en complémentarité. Il est donc nécessaire de faire évoluer les cultures professionnelles et de favoriser le travail entre les différents acteurs éducatifs autour d’un projet commun, sans confusion des rôles. Cela implique d’œuvrer collectivement pour que les disparités géographiques, économiques et sociales soient prises en compte pour éviter un traitement inégalitaire des territoires.

Cela implique un temps de concertation de l’ensemble des acteurs avec les collectivités territoriales et les associations pour une articulation cohérente des différents temps de vie de l’enfant avant, pendant et après l’école.

Si l’impulsion politique est enfin donnée, il y a encore besoin de se mettre au travail, de faire confiance aux équipes, à leur capacité d’innovation pour, sur le terrain, au niveau des établissements, en concertation, trouver des réponses adaptées à chacune des situations, dans le cadre des projets territoriaux établis.

Cela implique aussi que la formation des personnels de l’éducation « redevienne » une priorité. Les ESPE (Ecole supérieure du professorat et de l’Education) devront permettre la rencontre des futurs enseignants (du primaire, du secondaire et du supérieur) avec les autres professionnels de l’éducation (ATSEM, Animateurs, AVS, éducateurs, Assistant d’éducation…) tous impliqués dans l’éducation des enfants.

Alors qu’aujourd’hui le débat est contenu dans les cercles universitaires et la réflexion dominée par les aspects juridiques ou de partage de responsabilités, ce débat doit être recentré sur les dynamiques novatrices : « Comment former les différents acteurs entre eux ? » « Comment amener les professionnels à travailler ensemble en équipes sur ces questions d’innovation ? »

Le Projet pour l’Ecole des CEMEA témoigne de notre engagement, atteste de nos capacités à être force de propositions pour ne pas gâcher l’opportunité d’une réforme réussie de l’ensemble du système éducatif.

C’est pourquoi les CEMEA appellent à la mise en synergie de tous les acteurs, clef de la réussite d’un projet de transformation de l’ensemble du système éducatif. Ces espaces n’existent pas encore… il y a urgence.

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