In terra nova, 07 janvier 2010 :
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Initiée avec le rapport du « comité Balladur », la réforme territoriale voulue par Nicolas Sarkozy entre dans sa phase décisive. Elle passionne les élus mais peine à être lisible par les Français. Il s’agit pourtant d’une rupture fondamentale : la première réforme d’inspiration recentralisatrice.
La gauche, à partir de 1981, a initié un vaste mouvement de décentralisation. Les collectivités locales sont devenues des acteurs publics essentiels. Elles représentent désormais 22% du total des dépenses publiques, près de 75% des investissements. La droite s’est ralliée à la décentralisation.
C’est ainsi à Jean-Pierre Raffarin que l’on doit la seconde étape de la décentralisation, couronnée par la réforme constitutionnelle du 28 mars 2003 : la France y devient une « République décentralisée ».
Nicolas Sarkozy rompt aujourd’hui ce consensus national. Le diagnostic est sans ambiguité : « trop » – trop d’élus locaux, trop cher, trop d’échelons de décisions. L’objectif est de « réduire » la décentralisation. Avec comme mesure-phare le rapprochement des régions et des départements, en fusionnant les conseillers régionaux et généraux en un seul « conseiller territorial ».
Le diagnostic est contestable. Il y a certes beaucoup d’élus locaux en France : 525.000.
Mais l’immense majorité est constituée de bénévoles non rémunérés. Le coût global de la fonction politique locale s’élève à 28 millions d’euros, soit à peine 0.01% des dépenses locales ! Démagogie pour démagogie, rappelons que le budget de l’Elysée atteint cette année 112 millions d’euros. Les frais de personnel de la Présidence – 70 M€ – sont ainsi 2.5 fois supérieurs au coût de tous les élus
locaux de la République réunis… Tordons le cou à une autre idée fausse
http://www.tnova.fr/images/stories/publications/notes/222a-territorial.pdf