Najat Vallaud-Belkacem a présenté ce matin son projet de réforme du collège. Accompagnement personnalisé pour tous, projets interdisciplinaires : le point sur les annonces.
« Faire du collège unique un collège moins uniforme », voici l’objectif de Najat Vallaud-Belkacem avec sa réforme du collège. La ministre de l’Education nationale a présenté ce matin les grandes lignes de son projet pour ce lieu souvent qualifié de maillon faible du système scolaire.
8 thèmes pour les « enseignements pratiques interdisciplinaires »
Le projet de Najat Vallaud-Belkacem prévoit bien, comme cela avait été annoncé en janvier, l’instauration de modules d’enseignements complémentaires en 5e, 4e et 3e. Baptisés EPI, pour « enseignements pratiques interdisciplinaires », ils seront consacrés au travail en groupe sur des projets croisant plusieurs disciplines. Ces projets seront montés par les enseignants eux-mêmes, en fonction de leurs élèves. Selon le ministère, l’objectif de ces EPI est de permettre « aux élèves de comprendre le sens de leurs apprentissages en les croisant, en les contextualisant et en les utilisant pour réaliser des projets collectifs concrets ».
8 thèmes de travail ont été définis par le ministère de l’Education nationale pour ces EPI : développement durable ; corps, santé et sécurité ; culture et création artistiques ; information, communication, citoyenneté ; sciences et société ; langues et cultures de l’Antiquité ; langues et cultures régionales et étrangères ; monde économique et professionnel. Ces modules seront organisés sur les horaires disciplinaires des enseignants, qui ne varieront pas. Selon le Figaro, 1 à 3 h par semaine devraient y être consacrées dans l’emploi du temps des collégiens. Au moins 2 thèmes seront abordés par année scolaire durant ces projets interdisciplinaires, qui seront évalués dans le cadre du brevet des collèges. De premiers exemples sont présentés dans le dossier de presse du ministère.
De l’accompagnement personnalisé à tous les niveaux
Autre axe important de la réforme du collège, le développement du suivi individualisé des élèves. En 6e, tous les élèves auront 3 h d’accompagnement personnalisé par semaine, consacrées à l’acquisition de méthodes : par exemple, « prendre des notes, apprendre une leçon, faire des révisions, comprendre et rédiger un texte écrit, faire une recherche documentaire »… En 5e, 4e et 3e, 1 h minimum sera dédiée à l’accompagnement personnalisé. Tous les élèves bénéficieront du même nombre d’heures, qu’ils soient en difficulté scolaire, ou « en avance », précise le ministère. Ils seront répartis en petits groupes dont la composition pourra varier au cours de l’année selon leurs besoins.
Le ministère souhaite également instaurer des temps de travail en effectifs réduits, durant lesquels « les élèves seront davantage sollicités, questionnés, mis en activité ».
LV2 dès la 5e et développement des compétences en informatique
Ces « nouvelles modalités d’enseignement » (EPI, accompagnement personnalisé et travail et petits groupes) occuperont environ 20 % du temps des professeurs, et 4 à 5 h dans la semaine de travail des collégiens. Le chef d’établissement sera chargé de répartir ce temps comme il l’entend, en fonction des besoins des élèves.
Autre mesure annoncée par Najat Vallaud-Belkacem, l’enseignement d’une seconde langue vivante dès la 5e. Le volume horaire de ce nouvel enseignement n’a pas été précisé, mais selon le ministère, « en aucun cas, cette réforme ne se traduira par un emploi du temps plus chargé pour les élèves ». D’autres heures pourraient donc disparaître au profit de cette discipline.
La réforme prévoit également le développement des connaissances et « compétences en algorithmique et en informatique », savoirs intégrés dans les nouveaux programmes. Elle instaure également 1h30 de pause méridienne, l’inscription d’ « actions relatives à la formation du futur citoyen et à la promotion des valeurs de la République et de la laïcité » dans les projets d’établissement, et renforce le rôle des parents dans le suivi de l’absentéisme et la prévention du décrochage.
4 000 équivalents temps plein
Enfin, le ministère confirme qu’une réforme de la carte scolaire aura bien lieu, avec « la création de secteurs communs à plusieurs collèges pour favoriser la mixité sociale », définis avec les conseils départementaux.
Selon le ministère, 4 000 équivalents temps plein seront consacrés à la mise en oeuvre de la réforme. Des postes déjà promis par l’ancien ministère de l’Education Vincent Peillon, et comptabilisés dans les 60 000 du quinquennat. Ces équivalents temps plein devront être répartis entre environ 7 000 collèges.
L’entrée en vigueur de la réforme du collège est prévue pour la rentrée 2016. Les discussions officielles autour du projet sont quant à elles censées aboutir avant le 9 avril.