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La réforme des rythmes ne s’appliquera que pour 22% des élèves à la rentrée.Tour d’horizon d’une réalité qui pose la difficulté d’un dossier qui demande du temps, de la réflexion et de l’argent.

Le 31 mars, date butoir passée, un premier bilan de la réforme des rythmes est rendu possible : les communes ont rendu leurs décisions aux DASEN. Le SNUipp-FSU a réalisé une première photographie de la situation : seulement 18,6 % des communes, 22,5% des écoles et 22,3 % des élèves seront finalement concernés par une modification des rythmes scolaires dès la rentrée 2013. Les disparités départementales sont importantes : aucun élève ne changera de rythme dans le Val-de-Marne ou les Hauts-de-Seine, moins de 1% dans les Bouches-du-Rhône, 2,6% dans le Rhône, 3,5% dans les Alpes-maritimes. Par contre, ils seront 98% en Ariège, 80 % en Haute-Garonne, 84% dans les Deux-Sèvres, 79,5% dans les Landes.

Derrière ces chiffres, les réalités sont contrastées, l’ordre de bataille dispersé. Si l’on prend l’exemple des grandes villes, ce constat se confirme. Quand Brest, Caen, Clermont-Ferrand, Dijon, Grenoble, Nantes, Paris, Pau, Poitiers, Rennes, Rouen, Saint-Denis et Toulouse appliquent, Amiens, Besançon, Dunkerque, Le Mans, Lille, Lorient, Lyon,Montpellier, Strasbourg, Valence, Villeurbanne, Villeneuve d’Ascq et Saint-Etienne repoussent.

Des obstacles réels

Deux arguments sont avancés pour demander ce report : le temps et l’argent. Les collectivités doivent à la fois réfléchir aux contenus du périscolaire en concertation avec les acteurs, réorganiser les transports scolaires, aménager le temps extrascolaire, parfois encore élaborer de nouveaux horaires de cantine pour prendre en compte le mercredi midi.

Des difficultés que le SNUipp avait soulevé très tôt. D’autant que tout ceci coûte de l’argent. D’après les calculs de l’Association des maires de France, l’application de la réforme coûterait «50 à 150 euros par enfant, en fonction des communes»

Le «fonds d’amorçage» de 250 millions d’euros mis en place par le gouvernement risque de montrer très vite ses limites d’autant que beaucoup de communes qui passent en 2013 sont celles qui ont déja développé des systèmes périscolaires

Pour l’association des maires ruraux, seulement 11% des communes rurales appliqueront la réforme en 2013. Là encore, le coût est un obstacle mais aussi le recrutement d’animateurs qualifiés.

Mosaïque d’organisations

Le passage en 2013 nécessite dorénavant de passer aux travaux pratiques et les directeurs académiques de l’Éducation nationale (DASEN) doivent valider les projets présentés. Et si certains entrent dans le cadre imposé par le décret, d’autres dispositifs montrent combien il est restrictif. Poitiers a obtenu une dérogation pour garder des mercredis de concertation mais leur nombre reste à définir. Elle est pour l’instant refusée à Toulouse. Brest demande une dérogation pour que deux fois par semaine, les élèves étudient 5h50 par jour alors que le décret prévoit un maximum de 5h30 afin, dit la mairie, d’avoir des plages plus longues pour le périscolaire. Lille prévoit de travailler le samedi matin (lire ci-contre)… Le comité de suivi de la réforme des rythmes mis en place par le ministère devra évaluer la pertinence et l’efficacité des dispositifs choisis.

Pas d’accord Certaines décisions sont l’objet d’oppositions de la part des acteurs éducatifs. À Paris, l’intersyn-dicale enseignante appelait à la grève pour la troisième fois le 25 mars avec plus de 50% de grévistes pour demander le report. À Tours où la mairie prévoit d’allonger la pause méridienne de plus de 2 heures, un rassemblement a été organisé conjointement par les parents d’élèves et le SNUipp-FSU.On pourrait citer d’autres communes plus petites où la concertation n’a pas été menée ou n’a pas abouti à un dispositif qui reçoit l’assentiment de tous les acteurs. Pour le SNUipp-FSU, là où il n’y a pas accord, lesDASEN doivent décider le report à 2014 systématiquement. LYDIE BUGUETET VINCENT MARTINEZ

 

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