Une évolution qu’on ne peut plus différer
Contrairement à la plupart de ses voisins, la France n’a pas fait sa « mue territoriale » pour s’adapter à la réalité et aux besoins de la société actuelle. Depuis deux siècles, notre pays a empilé, voire imbriqué, des entités territoriales si nombreuses – et autant d’organes décisionnels – que seuls les politiciens ou les juristes comprennent encore les règles d’un jeu devenu abscons.
Cette étrange stratification spatiale a, de plus, des conséquences aussi néfastes que multiples : confusion des circuits de décision, dispersion des moyens humains et financiers, pléthore d’assemblées, inefficacité administrative et fiscale, gabegie budgétaire… et, au final, déconnexion des citoyens eux-mêmes de la chose publique.
Ces maux, toujours dénoncés, jamais combattus, doivent-ils rester sans remède ? Il est vrai qu’un nième replâtrage – ou, pire encore, des adaptations de doctrine à géométrie variable au hasard de rapports de force locaux – ne ferait qu’aggraver les choses. Au-delà du diagnostic largement partagé, il convient donc d’envisager, enfin et sans tabou, une vraie évolution d’un système désormais dépassé. Faire des propositions « innovantes, volontaristes et audacieuses », c’est justement le sens du mandat confié, au plus haut niveau, au Comité de réflexion sur le sujet.
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