Deux ans après son entrée en vigueur, la réforme de la carte scolaire continue de susciter des doutes et des interrogations chez les chefs d’établissement et les parents d’élèves, qui s’inquiètent de son impact sur la mixité sociale et scolaire.
Créée en 1963 pour gérer la répartition des élèves dans les différents établissements du primaire et du secondaire, la carte scolaire a été réformée en 2007, conformément au souhait émis par le candidat à la présidentielle Nicolas Sarkozy.
Objectif : permettre aux parents d’élèves d’inscrire leur enfant dans un autre établissement que celui dont ils dépendent géographiquement, via des demandes de dérogation adressées aux responsables académiques… satisfaites dans la limite des places disponibles.
"L’idée, c’était d’accroître la mixité sociale, en permettant à des élèves boursiers, notamment, d’accéder à des établissements plus prestigieux. Mais l’assouplissement de la carte scolaire a surtout eu pour effet d’introduire de la confusion et de creuser les écarts entre les établissements", souligne Philippe Tournier, secrétaire général du Syndicat national des personnels de direction de l’Education nationale (SNPDEN).
Même s’il n’existe pas d’évaluation précise des conséquences de la réforme en termes de fréquentation et de mixité, de nombreux chefs d’établissements, sur le terrain, se plaignent des déséquilibres entraînés par l’assouplissement des règles de sectorisation.