In Pédagopsy.eu – le 26 Août 2013 :
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L’accueil des élèves et des parents
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Sous l’égide de Jacques Delors et d’Edgar Morin Paris, le 2 octobre 2013
« La gigantesque crise planétaire n’est autre que la crise de l’humanité qui n’arrive pas à accéder à l’humanité ». Edgar Morin. Face aux promesses et aux menaces de la modernité, peut-il y avoir une politique et une éducation pertinentes sans interrogation sur la vision de l’être humain vers lequel nous tendons ? Les questions de la famille, de l’école, de la société, de l’action politique, et celle de l’évolution de l’humanité sont en effet liées. Les apprentissages bons pour l’école le demeurent pour la vie : « apprendre à connaître, apprendre à faire, apprendre à se connaître, apprendre à être ». Ces quatre voies d’une « éducation humanisante », définies dans l’ouvrage de l’UNESCO «L’éducation. Un trésor est caché dedans », dirigé par Jacques Delors (1995), auxquelles s’ajoute aujourd’hui la voie écologique, ne devraient-elles pas constituer la trame et la chair de toutes les formations "de 7 à 77 ans" ?
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Nous sommes tous confrontés aux conflits entre nos idéaux, nos valeurs et la réalité, dans notre travail, notre vie personnelle ou en tant que citoyen: nous nous apercevons progressivement que nos élèves ne progressent pas comme nous le souhaitons; nos enfants ne sont pas comme nous aimerions qu’ils soient; l’école n’évolue pas aussi vite que cela nous paraît souhaitable et pas forcément dans la direction que nous voulons. Par exemple pour la refondation de l’école: <<l’enthousiasme des premiers temps a fait place à la déception et au scepticisme. >> Cafépédagogique. Mais nous gardons en nous l’image de ce que pourrait être un "prof idéal", un "cours idéal", un "élève idéal", une refondation de l’école idéale …. En tant que citoyen nous avons ressenti cette soif de transparence après l’affaire Cahuzac, cette soif d’égalité avec le "mariage pour tous", cette soif de liberté avec "les printemps arabes"…. Il existe aussi dans la société un conflit "Idéal-réalité". <<La " pensée 68 " mettait un terme à leur vieille opposition en les fusionnant : " Soyez réaliste demandez l’impossible ">>, maitenant n’est-ce pas, plutôt, "soyez réaliste", remarque Didier Martz. Le journal Le Monde a lancé un nouveau supplément économique quotidien. La directrice le présente en disant en particulier <<"Nous vivons une nouvelle ère de l’économie mondiale… ce sont ces deux grands bouleversements géo-économiques (la mondialisation avec le basculement Nord-Sud, la mutation technologique et micro-économique) que Le Monde veut raconter et analyser toujours plus accroché au réel et tournant le dos aux clivages idéologiques du passé.">> Le Monde 30/4/13. Alors trop d’idéologie, pas assez de réalité? Aussi curieux que cela puisse paraître ce conflit s’introduit aussi dans les disciplines que nous enseignons. On lira (quelle que soit la discipline que nous enseignons) le passage d’entretien stupéfiant dans lequel une enseignante de mathématiques, Brigitte, assure que les maths sont une discipline idéale, la comblant entièrement. Ceci n’est pas sans poser de problème parfois pour faire évoluer chaque discipline: <<Jean-Paul Bronckart, professeur à l’université de Genève… identifie les freins qui depuis deux générations bloquent tout changement pour cet enseignement (du français) comme pour l’orthographe : les résistances sociales sont trop fortes. " Le français a atteint un statut d’idéalité qui fait qu’on ne change rien"…>> Cafépédagogique Autre inconvénient, "l’idéal est souvent proche de la haine": on pensera, bien sûr, à tous les intégrismes religieux générant certains "attentats suicides". Mais plus proche de nous, voyons plus loin ce que dit cette élève de terminale en parlant des maths !
La question est alors de savoir, comment, chacun d’entre nous, nous gérons ce conflit ? Etes-vous plutôt "Idéal" ou plutôt "Réalité" comme le demande Marie-Françoise Bonicel? Or cela n’est pas sans incidence sur notre enseignement ! |