PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

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EXTRAIT La notion générale d’autonomie

La question de l’autonomie est un des enjeux de la rénovation du système éducatif : de nombreuses études et exemples, notamment à l’étranger, montrent l’impact important qu’a le degré d’autonomie des établissements sur leur fonctionnement et leurs résultats, impact qui joue dans le sens d’une plus grande efficacité. Ce dernier point est bien évidemment sujet d’analyse,
mais là n’est pas aujourd’hui le propos. Il s’agit d’esquisser les traits de ce peut être l’autonomie des établissements là où elle est considérée comme un atout.
 

Définissons globalement et d’emblée l’autonomie comme la capacité d’une structure à définir des objectifs opérationnels propres ainsi que les voies permettant d’y parvenir. Elle s’exerce dans le respect d’objectifs prioritaires fixés à un niveau supérieur et de règles relevant de la pratique démocratique. Chacun de ces éléments constitue une donnée fondamentale qu’il convient de bien préciser.
 

Premier fondement : définir des objectifs opérationnels propres répond à un besoin d’efficacité dans un contexte éminemment évolutif. L’autonomie facilite les adaptations nécessaires lorsque les situations évoluent vite, ou lorsque des complexités locales gênent l’application d’un modèle unique. Les systèmes centralisés sont eux adaptés à des contextes moins dynamiques, où le besoin de stabilité l’emporte sur la maîtrise d’évolutions. Là où le changement est nécessaire ils figent l’action en demandant aux acteurs plus une exécution conforme qu’une initiative nouvelle.
 

Défendre ou non l’idée d’autonomie des établissements repose sur une conception du système éducatif privilégiant une dynamique ou une permanence.
 

Second fondement : l’autonomie s’exerce dans le respect d’objectifs prioritaires fixés à un niveau supérieur. Autonomie n’est pas indépendance : la distinction est essentielle car les réserves à l’idée d’autonomie sont souvent le fait d’une confusion avec celle d’une indépendance locale centrifuge et désorganisatrice du système. Il ne peut y avoir d’autonomie sans cadre, et même un double cadre, réglementaire et politique. L’autonomie s’exerce dans le respect de règlements élaborés pour contenir tout risque d’éclatement. Défendre l’autonomie c’est défendre la nécessaire existence d’un tel cadre. C’est défendre aussi l’idée qu’en terme politique les objectifs définis localement s’inscrivent au sein d’objectifs plus globaux. Les objectifs que se fixe un établissement autonome ne correspondent pas à des directions qu’il se donnerait en toute liberté. Ils sont d’abord la traduction locale des objectifs définis au niveau du système éducatif.

Ils précisent les résultats que l’on peut atteindre en fonction d’une situation précise, ils élaborent les stratégies nécessaires, mais en ayant comme visée prioritaire la contribution la plus efficace possible à la politique définie à un niveau supérieur. Des objectifs sui generis ne sont pas impossibles mais doivent être complémentaires et en cohérence.
 

Ceci ne relève pas de la seule responsabilité de l’établissement : il y faut une réflexion stratégique qui implique et relie tous les niveaux de décision et d’action. Trop souvent est occultée la nécessaire distinction entre une responsabilité politique supérieure qui consiste à définir un cap et réguler l’action dans le sens voulu et une responsabilité stratégique locale qui consiste à fixer des objectifs opérationnels et à mettre en oeuvre les moyens disponibles. Notre tradition centralisatrice fait que l’Etat répugne à se dessaisir d’actions de pure gestion qui ne sont ni politiques ni régulatrices. Ce faisant il entretient une confusion entre les niveaux politiques et opérationnels de l’action collective. Cette confusion au niveau local peut se traduire en sens
inverse par une immixtion dans le domaine politique, donnant l’impression d’une fausse indépendance qui alimente le discours anti-autonomie.
 

Troisième fondement : l’autonomie relève d’une logique démocratique globale et non circonscrite à tel ou tel domaine ou à tel niveau d’action. La démocratie n’est pas à découper en tranches, elle est entière ou n’est pas. A ce titre, dans un système donné, le principe d’autonomie dès lors qu’il est adopté s’impose à tous les échelons opérationnels et n’est pas limité à un seul. L’autonomie de l’EPLE implique ainsi l’autonomie des équipes et des enseignants qui les composent selon les besoins. Elle ne peut se satisfaire du faux cocktail d’une autonomie de l’établissement réduite à celle d’un chef d’établissement seul chargé de définir des objectifs locaux, saupoudrée, pour adoucir le goût, de « libertés » pédagogiques individuelles des
enseignants : cela peut flatter le palais mais les effets sont négatifs. On ne peut échapper à une réflexion sur le fonctionnement des instances de l’EPLE, aux rôles des équipes et aux conditions de leur fonctionnement.

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