PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

In Education au numérique – les Francas Rhône-Alpes :

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Alors que les loisirs numériques occupent la première place chez les jeunes concernant leurs pratiques durant leur temps libre, trop peu de structures jeunesse (foyers de jeunes, maisons de quartier, association de jeunesse…) se sont lancés dans le développement d’activités numériques et notamment l’accompagnement de projets numériques. Un choix étrange, alors que la plupart des structures constatent une désaffection des jeunes qui préfèrent souvent rester seuls chez eux devant les écrans.
Je parle de choix car en 2013, l’accès à des ordinateurs n’est plus vraiment un problème; soit les structures en disposent soit il existe sur le territoire une structure de type espace numérique (cyber centre, médiathèque…) qui peut apporter une aide matérielle, technique voire pédagogique.

L’animateur est donc freiné par des obstacles qui souvent n’existent pas. 
Pour développer, posons-nous la question "quel est le rôle et la place de l’animateur dans l’accompagnement de projets numériques" ?
 
Le premier rôle de l’animateur est d’être à l’écoute des motivations des jeunesLes "motivations" sont différentes des "envies exprimées". "Motivation" c’est ce qui rend moteur, ce qui fait avancer. Cela correspond aux aspirations profondes et à des besoins et envies qui ne sont pas toujours explicitées. En effet, peu de jeunes s’imaginent ce qu’il est possible, potentiellement, de faire dans une structure jeunesse et demandent donc souvent des activités de consommation de type sorties, voyages… Il est donc très tentant pour un animateur de céder aux sirènes du résultat immédiat : les jeunes sont "accrochés" et il y a mobilisation, et éventuellement augmentation temporaire de la fréquentation de la structure (le temps du projet). Même si parfois il peut y avoir une vrai valeur éducative à ce type de projet, enchaîné, on oubli le reste et notamment le rôle que peut avoir l’animateur dans l’éducation à la culture numérique; outils numériques au service de l’expression, de la valorisation individuelle et de la construction identitaire.
 
Conscient de cela, l’animateur va susciter des envies en faisant découvrir ce qu’il est possible de faire, par exemple en s’appuyant sur les expériences d’autres groupes de jeunes. On trouve facilement sur Internet de nombreux témoignages. Mais il est vrai que les meilleurs exemples restent ceux qui sont proches. La proximité géographique influence directement la proximité psychologique. "Si mes camarades de la commune voisine ont réussi à le faire alors moi aussi je le peux… et le veux".
 
Une fois qu’une idée de projet est arrêtée, l’animateur doit rechercher et mobiliser les ressources disponibles. Au-delà du matériel (voir plus haut), l’animateur, le plus souvent, ne conduit que des activités qu’il maîtrise. Pas étonnant que la majorité des projets concernent le plus souvent la photo ou la vidéo. Ce sont plutôt les adultes qui maîtrisent le mieux ces techniques. L’animateur devra donc déléguer les compétences techniques (technologiques) à d’autres, professionnels, bénévoles ou aux jeunes eux-même. Cela peut ne pas être facile car ce n’est pas forcément sa culture professionnelle.
 
La légitimité de l’animateur réside essentiellement ailleurs que dans les compétences techniques. Au-delà de ce qui vient d’être évoqué, l’animateur :
est garant du caractère éducatif du projet. Par ses capacités à organiser une réflexion collective et à porter un regard critique, il fera en sorte que le projet ou la réalisation ait du sens. S’il s’agit par exemple d’une production d’expression (réalisation musicale, audiovisuelle, écrite, graphique ou multimédia), il s’attachera au message citoyen. 
est la personne sur qui repose la dynamique collective. Les jeunes ont besoin d’un "coaching", de quelqu’un qui les encourage, suit les progressions et valorise ce qui est fait. Son jugement est très important. Très souvent, la motivation collective dépend de la motivation de l’animateur. C’est la raison pour laquelle, en général, la dynamique numérique marche bien dans les structures où un animateur est passionné par une technique, qu’il a investit du temps personnel pour la maîtriser, et qu’ensuite il transmet sa passion aux jeunes. 
Afin d’être efficace dans leur construction identitaire des jeunes, l’animateur a un rôle essentiel de valorisation des jeunes (et de leurs projets). Les outils numériques, une fois de plus, représentent aujourd’hui le principal moyen.
 
Conclusions :
Le professionnel de la jeunesse doit accepter de ne pas tout maîtriser mais doit avoir envie d’apprendre continuellement. Conscient que le numérique représente un enjeu qui dépasse le simple cadre d’une activité, et pour les jeunes et pour lui, il doit tout mettre en oeuvre pour se lancer dans l’aventure.
Pour assurer l’accompagnement technique d’un projet numérique, la formation est très utile mais l’envie et la passion sont essentielles. Mais si ce n’est pas le cas, l’animateur doit prendre conscience que son rôle et sa place est primordial et qu’il peut donc sereinement s’appuyer sur d’autres ressources humaines.
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