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Les professionnel(le)s de la petite enfance sont bien souvent bousculé(e)s dans le travail qu’ils exercent auprès des enfants petits et de leurs parents. Un sourire de bébé et c’est l’émerveillement, des pleurs de bébé et c’est le désenchantement : les idéaux se troublent après quelque temps d’exercice dans un lieu d’accueil, de garde, de placement d’enfants tout petits. Depuis nombre d’années la société nous pousse à porter toujours plus d’attention sur ces bébés et leur famille, essentiellement par souci de prévention ou de protection. C’est dans ce sens, en y alliant des objectifs économiques, que de nouvelles directives ont vu le jour (multi-accueils, P.S.U…). Depuis quelques années aussi nous remarquons que les professionnels se sentent impuissants parfois, s’épuisent beaucoup, ou encore s’absentent. Une situation qui nous préoccupe. Tentons d’en comprendre les enjeux par la réflexion et le partage d’expériences pour la dépasser.
« Soyez professionnels ! », « Prenez du recul ! », « Gardez de la distance ! ». Des paroles souvent entendues qui viendraient souligner que le professionnalisme est fréquemment associé au silence, voire à la maîtrise des affects, des émotions. Mais comment entendre alors ces éprouvés qui surgissent bien malgré nous, qu’il s’agisse d’amour, de compassion, de douleur, de rejet ou de haine ? L’intime vient nous surprendre sur le lieu professionnel. Les frontières ne sont pas hermétiques entre le privé et le public. Le domicile de l’assistante maternelle est-il un espace professionnel ? En quoi la crèche ou la pouponnière est-elle aussi un lieu d’existence pour les adultes ?