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Extrait
: "La lutte contre l’échec scolaire passe par une action prioritaire et renforcée sur l’enfance et la petite enfance
L’école primaire est le maillon faible de notre système éducatif. Ses performances se dégradent continûment depuis une vingtaine d’années23. C’est pourtant à l’école primaire que se forment les difficultés qui se transmettent et s’étendent ensuite à l’ensemble du système. Le taux d’échec à l’école primaire est un problème fondamental pour la cohésion sociale de notre pays comme pour sa compétitivité, car les connaissances de base sont la condition de toutes les autres ; sans elles, c’est la scolarité tout entière qui devient une entreprise impossible. Il n’est guère de handicap social plus fort que l’illettrisme ou même les simples difficultés d’expression et de compréhension. Notre système scolaire est responsable, dès l’école primaire, de la reproduction des inégalités de fortune et de naissance dans les destins scolaires – et sociaux – depuis plusieurs dizaines d’années.
La petite enfance est une priorité
Le « rapport Attali » de 2008 soulignait que « l’acquisition de la confiance se fait pour les deux tiers de tous nos enfants, quels que soient la culture et le niveau social, lors des dix premiers mois, bien avant le début de la parole. (…) La prise en charge très tôt des enfants est par conséquent primordiale. Pour cela, il est fondamental de se donner des obligations de résultats en termes d’éveil des comportements pour les enfants dès la crèche ou la garde chez des assistantes maternelles »
Des programmes conduits aux États-Unis comme l’Abecedarian Carolina project ou le Perry Preschool ont démontré qu’il était possible d’améliorer rapidement et très significativement les performances scolaires. Des études ayant suivi les cohortes d’élèves sur plusieurs années ont en effet montré que le niveau des élèves en CP était très prédictif de leur niveau à la sortie de l’école primaire : les 15 % d’élèves en grande difficulté en 6e l’étaient déjà au CP. C’est ce qu’indiquait également le Haut Conseil de l’Éducation en 2007 dans son rapport sur l’école primaire
Une stimulation précoce des capacités cognitives et des compétences langagières favorise dès la maternelle l’apprentissage des savoirs fondamentaux et a, par la suite, un impact positif de long terme sur le niveau d’étude et l’insertion professionnelle. L’intervention précoce dès la petite enfance compense également les disparités liées au milieu social des enfants. C’est le choix de nos voisins allemands et anglais qui ont récemment décidé d’investir davantage dans la petite enfance."