« Les enfants sont anxieux, à 4 ans, on commence à avoir des enfants qui ont peur d’échouer. Comme la Grande section a souvent été annexée, dans l’esprit collectif de la nation, à son versant cycle 2, on dit : « Il faut qu’il réussisse » comme avant on disait : « Pourvu qu’il ne rate pas son CP »1. Du coup, on avance les échéances : c’est à 4 ans que l’on commence à avoir la peur au ventre ». Est-ce cela le « devenir élève » de l’école maternelle : avoir la peur au ventre ? Devenir élève, n’est-ce pas plutôt savoir prendre des risques, connaître les règles de vie, pouvoir échanger avec les pairs et les experts, apprendre à vivre ensemble mais aussi à apprendre ensemble, à coopérer, s’entraider ? Accepter cette définition, l’appliquer au quotidien dans sa classe repose sur des choix de l’enseignant : éducatif, pédagogique et didactique, choix reposant eux-mêmes sur une volonté politique liée aux valeurs que l’on défend. « Socle du socle »1, les enseignants de maternelle ont donc une responsabilité importante et, au moment d’établir ces choix, ils ont à se poser une question essentielle : quel élève (citoyen) je veux que ces enfants deviennent ? Des réponses qu’apporteront les enseignants dépend l’avenir de notre école maternelle. Quel visage doit avoir la maternelle de demain ? Quel sens pour cette première école ? Quels choix pédagogiques? Qu’est-ce que « devenir élève » ? Comment devenir coopérativement élève ? Peut-on coopérer en maternelle ? Pour répondre à toutes ces questions, l’OCCE a convoqué, dans ce dossier, des acteurs de l’éducation : formateurs, professeurs d’université, pédagogues et, bien sûr, des praticiens de l’école maternelle. [http://www.occe.coop->http://www.occe.coop/federation/index.htm]
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