de Pierre Frackowiak, septembre 2009 :
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"Du neuf et du courage" affirme le sous-titre de l’ouvrage. Cela sonne un peu à la Churchill. L’état de l’Ecole le justifie-t-il ?
Voilà 40 ans que l’on tente, avec plus ou moins de conviction, plus ou moins de moyens, de faire évoluer une école qui, après 80 années de bons et loyaux services, n’était plus en phase avec les nouveaux enjeux d’une société en mutation rapide. Voilà 20 ans que l’école a réussi sa démocratisation quantitative et une certaine adaptation aux besoins. Aujourd’hui, c’est un fait, elle stagne, elle rencontre de très grosses difficultés. Dans le même temps, on assiste à une importante dégradation sociale : développement de l’individualisme, de la violence, de l’abstention, du mal-être des jeunes, de l’ennui à l’école, de l’incompréhension de l’utilité des savoirs scolaires, etc. Et c’est à ce moment que le pouvoir décide de rompre avec la continuité républicaine qui avait, bon an mal an, avec des mots et des engagements financiers différents, tenu de 1969 à 2002/2005. Depuis 2005, et de manière beaucoup plus déterminée depuis 2007, le système éducatif vit une rupture nette, autoritaire, qui constitue un formidable marche arrière. C’est vrai pour les programmes, c’est vrai pour le déni de la pédagogie, c’est vrai pour la disparition de la formation professionnelle des enseignants, etc.
Or, on n’a jamais vu, dans aucun domaine de la vie d’une société, résoudre les problèmes d’aujourd’hui et de demain en reprenant les solutions qui ont échoué hier et avant-hier. Nous allons à la catastrophe, scolaire, sociale, une catastrophe qui n’est pas visible aujourd’hui mais qui éclatera inéluctablement dans quelques petites années. Elle est dissimulée par l’exploitation de la nostalgie, par des mesures qui plaisent au premier abord comme l’aide personnalisée qui est un leurre, par un conditionnement de l’opinion publique.. Elle éclatera d’autant plus fort qu’elle aura été habilement contenue un temps