Sénateur d’Indre-et-Loire, Yves Dauge a été délégué interministériel à la ville et directeur de l’urbanisme et des paysages au ministère de l’Equipement notamment. Il est aujourd’hui co-président du Partenariat français pour la ville et les territoires organisé dans le cadre d’ONU Habitat

La notion de territoire: elle est inscrite dans la géographie physique et humaine. Elle se décline à différentes échelles. Elle est intimement liée au sentiment d’appartenance à une communauté, au sentiment d’identité autour de valeurs communes matérielles et immatérielles à défendre, à valoriser. Mais le territoire ne porte pas en lui une force positive que s’il s’ouvre sur l’extérieur. Il existe un risque d’isolement, d’enfermement des territoires sur eux-mêmes et de défense d’intérêts communautaires contraires au développement. La notion de développement: elle est liée à la volonté et à la capacité d’exploiter et de mettre en valeur les ressources des territoires dont on a pris conscience et mesuré l’importance. Elle est aussi liée à la création des échanges avec les autres territoires pour permettre l’expansion et la valeur ajoutée qu’apporte le marché. C’est encore dans l’échange entre territoires que le développement social et culturel prend forme. Le développement s’accommode mal des frontières, il naît autour des franges et des rencontres, des lieux de mixité et de centralité. II faut savoir lire les lignes de force du territoire et s’inscrire dans les dynamiques et les synergies qui le caractérise.

La notion de solidarité: elle doit jouer entre territoires dans les deux sens et à différentes échelles. Elle peut compenser des handicaps, lever des obstacles. Elle est surtout rendue nécessaire pour assurer une égalité d’accès ou en tout cas un accès jugé suffisant aux services fondamentaux (éducation, santé, logement, mobilité …). Sans ces services les habitants quittent le territoire ou se trouvent isolés en ghettos. Au-dessous de certains seuils, l’absence ou l’insuffisance de services freine ou empêche tout développement. Les territoires entrent alors dans des modes de gestion où le maintien des équilibres correspondent à d’autres problématiques qu’il convient évidemment de prendre en compte et qui nécessitent une intervention publique très lourde