Un regard nouveau sur la mise en œuvre des politiques éducatives nous éloigne d’une vision linéaire et étato-centrée des politiques publiques : il nous rapproche d’une perspective de construction d’une action publique par de multiples acteurs, agissant à différents niveaux, à partir de schèmes cognitifs, d’idées et d’intérêts particuliers, dans des contextes institutionnels spécifiques.
L’ouvrage
Mettre en œuvre, c’est interpréter selon les ambiguïtés de la politique, qui, voulues ou subies, ouvrent la voie à des interprétations différentes suivant les cadres de référence, les positions et les intérêts des acteurs. Mais l’interprétation est aussi nécessaire à la réussite du passage de l’énoncé politique général à son appropriation/traduction/intégration dans un contexte organisationnel et une pratique professionnelle, provoquant des distorsions par rapport à la mise en œuvre fidèle à la conception d’origine : c’est le point de vue de chercheurs fonctionnalistes et d’ingénieurs qui modélisent avec précision les actions prescrites. On peut toutefois considérer que la réussite n’est possible que grâce à ces processus de traduction, qui font de la mise en œuvre non une application, mais une réponse à un problème. Dans cette optique, il importe de reconnaître la légitimité de ce processus, de soutenir sa vitalité, ainsi que d’en encourager le partage et l’intégration dans un patrimoine professionnel en (re)construction constante.
Table des matières
Introduction
1. Bref historique des politiques éducatives
Première période : Modernisation et démocratisation de l’éducation (1945-1973)
Deuxième période : critique de l’État providence et mouvement conservateur de restauration éducative (des chocs pétroliers aux années 1990)
Troisième période : La production des connaissances et des compétences dans la société et l’économie du savoir (des années 1990 à aujourd’hui)
Conclusion
2. La mise en œuvre : évolution et interaction des cadres d’analyse
Première partie : conversation anglo-américaine sur l’implantation des politiques
Deuxième partie : des cadres d’analyse européens
Conclusion
3. Des politiques institutionnelles axées sur les résultats
L’obligation des résultats
Politiques de décentralisation et d’autonomisation des établissements
Développement diversifié des quasi-marchés en éducation
Traductions et effets
Conclusion
4. Les technologies de changement : L’hybridation du contrôle et de l’engagement
Des technologies de changement
Le CSR comme technologie de changement cohabitation d’instruments et d’idées sur l’école
Le déploiement du CSR comme élément représentatif d’une technologie de changement
Conclusion
5. L’imbrication de la recherche et de la politique
Un rappel historique
Des modèles d’imbrication
L’evidence-Based policy : un modèle fort de relation directe entre recherche et politique
Les outils de l’éducation basée sur la preuve
Le modèle critique de Ball
Le modèle du dialogue informé
Conclusion
Conclusion générale
Bibliographie
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