Réclamée depuis des années, la simplification de la géographie prioritaire de la politique de la ville a été décidée. De quoi s’agit-il ? D’une part, les procédures très complexes qui incarnent cette politique vont être intégrées dans un dispositif bien moins complexe. D’autre part, les moyens de cette politique vont être concentrés sur un nombre plus restreint de quartiers. La première ambition est louable et pourra probablement rencontrer le succès. La seconde, toute aussi louable dans le principe, n’est qu’un nouveau mouvement dans l’histoire de cette politique. Et il est vraisemblable que la carte de la géographie prioritaire s’étende bientôt à nouveau.
La politique dite de la ville, dont on reparle à l’occasion d’une nouvelle révision de ses paramètres, est l’une des plus commentées et des plus disputées. Malgré son intitulé, qui paraît pourtant parfaitement explicite, elle ne concerne ni toutes les villes (toutes les communes ne sont pas concernées), ni toute la ville (car elle traite d’une « géographie prioritaire » de quartiers sensibles). Mieux, la politique de la ville va maintenant concerner la campagne !
Le gouvernement a annoncé la « nouvelle géographie de la politique de la ville ». Vient même d’être mise en ligne une carte interactive des « nouveaux quartiers prioritaires de la politique de la ville » [1]. Quelques précisions s’imposent. Et avant ces précisions, quelques excuses pour l’avalanche de sigles. Mais le gouvernement propose, justement, d’y remédier.
Cette politique à dénomination bien française (où trouve-t-on ailleurs dans le monde une politique de la ville qui ne soit de la responsabilité des villes ?) consiste, principalement, en mécanismes nationaux de ciblage des territoires. Ces mécanismes et ces cibles se sont ajoutés et complexifiés au point qu’un allègement et même un élagage, souhaités de longue date, sont certainement bienvenus.