PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

In poitou-Charentes :

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"Le développement durable : un objet politique
Pour le groupe de travail, le développement durable représente trois dimensions en interrelation et une dimension pour
faire des choix et prendre des décisions.
– Le développement humain et la cohésion sociale sont les entrées à privilégier pour interroger nos modèles de
développement. Elles amènent à poser la question de la satisfaction des besoins existentiels, matériels et immatériels
pour 9 milliards de personnes à l’horizon de 2050, ceci sur une planète définie comme un espace physique limité. Cette
légitime ambition conduit à intégrer les principes de valorisation du bien commun (tout ce qui concourt à la coexistence
entre les individus) et de gestion des biens communs (matériels et culturels, naturels ou produits par les humains).
Le développement humain et la cohésion sociale sont en constante évolution et reposent sur l’idée que chaque personne
qui fait société avec les autres humains doit avoir accès : à la santé, à une nourriture saine, à un logement, à la mobilité, à
un revenu, à une nature préservée, mais aussi à la culture, à l’éducation/formation, à soi, aux autres pour vivre ensemble,
et également à la parité homme/femme, au débat public et aux processus de prises de décisions.
Afin de répondre aux besoins existentiels, matériels et immatériels, les humains ont inventé et continuent d’inventer des
modes de production et de consommation ainsi que des modalités d’échange des biens produits. Ce triptyque caractérise
l’économie.
– L’économie est une création humaine qui génère des systèmes mobilisant des valeurs et des modes de transfert des biens et des richesses. Ainsi le marché mobilise la valeur de liberté et l’échange monétaire comme mode de transfert, la planification mobilise l’égalité et la redistribution, la réciprocité quant à elle mobilise la fraternité et le don. Le recours à ces systèmes, le fait d’en privilégier certains au détriment d’autres, en fonction des projets conçus par les humains, relève de choix et de prises de décisions.
Pour consommer et échanger, il faut produire. Les modes de transport et de déplacement, la production industrielle, la construction et la gestion des bâtiments, l’agriculture, la production et l’utilisation d’énergie, la production et le traitement des déchets, sont des secteurs responsables de modifications profondes de l’environnement. Aussi, pour répondre aux besoins élémentaires des hommes, rien n’est possible sans l’accès aux composantes physique, chimique et biologique de l’environnement planétaire. Ces composantes caractérisent l’écologie.
– L’écologie comprend les ressources naturelles et énergétiques, le climat et la diversité biologique. Les ressources naturelles et énergétiques intègrent l’eau, l’air, les espaces, les espèces, les terres agricoles, les forêts, les réserves halieutiques, les minerais, … Le climat détermine une partie des modes de production des biens nécessaires à la survie des espèces dont l’espèce humaine.
La biodiversité se compose de la diversité des espèces, du bagage génétique de chaque individu, et de tous les milieux terrestres et aquatiques. Cette diversité apporte aux systèmes naturels (qui intègrent l’homme) la stabilité, elle favorise leur capacité à produire ainsi que leur capacité à résister et à s’adapter aux pressions extérieures. Pour une part, la nature des relations d’interdépendance entre les trois dimensions décrites dans ce qui précède dépend des choix faits et des décisions prises par les hommes. Les différentes organisations sociales et les institutions que nous créons, leurs modalités de fonctionnement, les processus de prises de décisions, constituent la gouvernance.
– La gouvernance se doit de relever un défi majeur. Le développement durable ne peut pas être le résultat de la simple addition des trois dimensions exposées dans ce qui précède. Il s’agit d’optimiser les relations entre l’écologie et l’économie afin de tendre, dans une démarche continue de progrès, vers plus de développement humain et de cohésion sociale, un plus qualitatif. Le développement humain et la cohésion sociale, l’économie et l’écologie sont en interrelation, il s’agit donc de croiser ces trois dimensions pour analyser, comprendre et décider. Recourir à des indicateurs favorise une prise de décision collective. La mise en oeuvre de démarches de développement durable interroge les représentations culturelles individuelles et collectives, révèle les intérêts contradictoires, met en évidence les difficultés de chacun à se saisir de la complexité, des approches globales et transversales et pose la question de la place de la participation de tous et de chacun, en complémentarité de la représentation politique et de l’expertise scientifique. Le développement durable relève du politique. Les structures créées par les hommes sont à l’image de leurs visions et de leurs représentations du monde. Leurs façons de penser et d’appréhender concrètement, d’une part, le fonctionnement des systèmes socio économiques et d’autre part leurs relations à l’environnement, sont culturelles. Les hommes accordent à la nature une valeur d’usage et banalisent l’idée de sa domination par leur espèce. Ils exploitent les ressources et pensent pouvoir réparer les dégâts causés. Il y a un double enjeu qui engage le principe de responsabilité : maîtriser le couple «exploitation» – «réparation» et s’engager dans des actions fondées sur le couple «interrelation» – «prévention»."

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