In Sud Ouest – le 6 juin 2014 :
Accéder au site source de notre article.
Le maire a confirmé au collectif de parents d’élèves l’adoption du projet de l’ancienne municipalité, qui a eu la faveur d’une majorité de conseils d’écoles.
Pas de grosse surprise. Lors d’une entrevue avec le maire, Franck Raynal, mercredi soir, le collectif de parents d’élèves regroupant des représentants de toutes les écoles maternelles et élémentaires de Pessac (1) a eu la confirmation que c’est bien le scénario numéro un qui a été retenu par la nouvelle municipalité dans le cadre de la réforme des rythmes scolaires (2). C’est également celui qui avait été échafaudé par l’ancienne municipalité, au terme d’un an de travail en concertation avec les parents d’élèves, enseignants, associations, personnels et services municipaux concernés… Remis aujourd’hui dernier délai, à l’Éducation nationale, ce projet n’a aucune raison d’être refusé par l’Éducation nationale, puisque sa direction départementale l’avait déjà validé du temps de la municipalité Benoît.
Évaluation par l’Université
20 conseils d’école sur 30 ont voté pour. Une nette majorité, pas l’unanimité. Certains enseignants estiment que le périscolaire a pris le pas sur la réforme des rythmes scolaires proprement dits. Et de ce point de vue, ils estiment que le scénario 1 va introduire une irrégularité des temps d’enseignement qui n’est pas idéale, surtout pour les enfants en difficulté.
Pour leur part, les membres du collectif ont été rassurés par la décision du maire : « Il a pris en compte l’avis des conseils d’école », se félicitent-ils. Pour autant, les parents sont repartis de la mairie avec un sentiment mitigé : « On a senti un état d’esprit différent par rapport à l’ancienne municipalité qui portait ce projet avec des ambitions pédagogiques et qui voulait en faire quelque chose d’emblématique. Avec Franck Raynal, on a plutôt eu l’impression d’avoir affaire à un gestionnaire. À de nombreuses reprises, il a évoqué le coût, peu la pédagogie. On voyait d’abord un opposant au gouvernement. »
Franck Raynal a repris l’idée d’une évaluation par l’Université (Etablissement spécialisé du professorat et de l’éducation) sur la première année. Il y ajoutera un bilan financier par la mairie, ce qui inquiète un peu les parents. « Il ne faudrait pas qu’il en profite pour abandonner le projet, en disant que c’est trop cher. D’autant qu’il a ajouté la cantine le mercredi, soit un coût supplémentaire de 300 000 euros. »
« Rester vigilant »
Ce service qui pourrait être un avantage n’enthousiasme pas le collectif : « On avait fait un sondage. Ce n’était pas une demande significative des parents, mais peut-être une minorité a-t-elle su se faire entendre. L’ancienne équipe avait proposé une garderie de 11 h 30 à 12 h 30, soit une heure de battement qui nous paraissait plus pratique pour ceux qui travaillent. Là, ce sera plus rigide : soit 11 h 30, soit 13 h 30. »
Le collectif qui s’est constitué à l’occasion de la réforme, n’a donc pas l’intention de se dissoudre, au contraire : « On va rester vigilants. »
(1) Adhérents ou non d’une association type FCPE. (2) En maternelle, lundi, mardi, jeudi et vendredi, enseignement de 8 h 30 à 11 h 45 et de 13 h 45 à 15 h 45, autour d’une pause repas de 2 heures. Ateliers éducatifs de 15 h 45 à 16 h 30 (trois quarts d’heure). Mercredi, enseignement de 8 h 30 à 11 h 30. En élémentaire, lundi et jeudi enseignement de 8 h 30 à 11 h 45 et de 13 h 45 à 16 h 30, autour d’une pause repas de 2 heures ; mardi et vendredi, idem le matin, mais ateliers éducatifs de 15 heures à 16 h 30 (1 h 30). Mercredi, enseignement de 8 h 30 à 11 h 30. Les ateliers sont facultatifs.
« notre projet »
« Finalement, Franck Raynal choisit notre projet », fait remarquer Dany Debaulieu, ex-adjointe à l’éducation. « Nous l’avions construit depuis l’été 2012 avec tous les partenaires. Il était abouti. En voulant mettre sa patte, M. Raynal vient juste de perdre du temps pour lancer les recrutements d’animateurs et l’appel à projets auprès des associations. » Dany Debaulieu, comme Philippe Despujols ou Charles Zaïter (sans étiquette), conteste l’approche financière du nouveau maire : « 1,2 million d’euros, c’est sans tenir compte du fonds d’amorçage, 50 euros par enfants et de l’aide de la CAF, 0,5 euro par heure d’atelier par enfants. Même si les 5 000 élèves pessacais ne sont pas tous inscrits, cela fait de belles sommes. Nous avions estimé le coût final pour la ville à 500 000 euros. M. Raynal veut ajouter la restauration le mercredi, alors que même Bordeaux y a renoncé. » La nouvelle opposition qui promet d’être vigilante sur la qualité, souhaite être associée aux instances de suivi.