PERSPECTIVE
Désigne la façon ordinaire de penser et de sentir d’une personne qui se trouve dans telle situation. Ce concept phénoménologique, présent notamment chez H. Beker, 1961, Schutz, 1987, etc. peut s’interpréter comme un ensemble coordonné d’idées, de croyances et de schèmes d’action qu’une personne utilise pour se sortir (coping) des situations problématiques.
Pour P. Woods, 1983, les « perspectives » représentent les « cadres dans lesquels les individus trouvent sens au monde environnant… Les perspectives dérivent des cultures et elles sont liées à l’action au moyen des stratégies ». Par exemple, les « perspectives » de l’enseignant sont comme des catégories de pensée à travers lesquelles il appréhende son monde professionnel et, les éléments constitutifs de son identité en tant qu’enseignant. P. Woods repère trois grands types de perspectives en fonction de leur orientation:
1. l’orientation de « survie »
2. l’orientation professionnelle
3. l’orientation personnelle.
On distingue aussi les perspectives à long terme et les perspectives immédiates ; les perspectives individuelles et les perspectives de groupe. Ces dernières, comme cadres de référence ne sont que des modes d’interprétation du monde soutenus par un groupe qui doit affronter un problème commun.
Plusieurs travaux ont rencontré ces deux perspectives aux moments cruciaux dans une carrière d’élève que sont les choix de filières (Ashton, 1975 Woods P., 1979 Taylor, 1980) et ils les rattachent à la culture de classe qui peut être conformiste ou oppositionnelle au modèle scolaire. Pour les tenants de l’interactionnisme symbolique, toute étude de la scolarité comme procès vivant, devraient tenir compte des « perspectives », dans la mesure où c’est bien à travers elles qu’élèves et enseignants construisent leurs espaces de réalité, Berthier, 1996.