EXTRAITS :
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Sur le numérique, il y a beaucoup à faire. Comment assurer la maintenance, la formation, faire entrer la culture numérique dans l’école ?
Le numérique est l’une des plus grandes ambitions de la Refondation : L’Ecole doit être le fer de lance d’une reconquête républicaine de l’espace virtuel. La République doit être celle du XXIe siècle. Nous ne partons pas de rien, car beaucoup d’enseignants, d’écoles, d’établissements sont très investis dans le développement de la e-éducation et les usages pédagogiques du numérique. J’ai notamment pu le constater lorsque nous avons visité ensemble, François Jarraud, le Forum des enseignants innovants que vous organisez et dont je garde un excellent souvenir. Partout où la greffe prend, c’est un formidable instrument de réussite éducative, de reconnaissance de la diversité des excellences, de l’accroissement des savoirs. Pour l’encourager, le développer, il nous faudra créer une filière de production pédagogique structurée, créer un grand opérateur, négocier pour obtenir – au mettre titre qu’il y a une exception culturelle – une exception éducative. Le patrimoine des musées nationaux, par exemple, doit pouvoir arriver jusque dans les classes. Je souhaite également la création d’un service public en ligne de soutien scolaire. Il faut aussi des moyens pour la maintenance, l’équipement, le haut débit. Et nous allons remettre en place un Conseil de l’Innovation, à l’instar de celui qu’avait créé Jack Lang et qui était un très bon outil.
La refondation montre un grand enchevêtrement des compétences entre Etat et collectivités locales. Va-t-on vers un nouveau partage dans l’Acte III de la décentralisation ?
Les collectivités locales sont très impliquées – plus que ne le savent généralement les Français – dans l’éducation et c’est une excellente chose. Pour l’orientation, la carte des formations, les rythmes – mais aussi des sujets comme la maintenance informatique – l’Education nationale doit travailler en étroite collaboration avec elles, c’est essentiel. Nous le faisons dans le cadre de la concertation et bien au-delà. Bien sûr, l’Acte III et la loi de programmation permettront de clarifier un certain nombre de choses et d’avancer.
La question des rythmes scolaires semble une des plus difficiles. Allez vous aboutir ?
C’est un sujet que les ministres précédents n’ont pas pu faire aboutir alors même qu’il est essentiel. J’ai confiance : nous le ferons avancer. Je veux que nous repensions l’année, la semaine, la journée. Il faut qu’il y ait de vraies évolutions, et pas seulement des petits aménagements à la marge, si l’on veut rendre service aux élèves. Mon rôle c’est donc de pousser et qu’on aille le plus loin possible. Il faut lutter contre un certain cynisme, qui voudrait que rien ne change jamais car tout est compliqué, et toujours garder en tête l’intérêt des élèves et de la France. Le temps de la concertation se terminera début octobre. Puis viendra le temps de la décision politique, celui de l’intérêt général et des engagements envers les Français.