In ESF Editeur – 2013 :
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ESF éditeur – Pédagogies Philippe Meirieu
Des lieux communs aux concepts – clés
Les débats éducatifs s’organisent souvent autour de « lieux communs ».
Issus de la tradition pédagogique, repris par les discours officiels, relayéspar les médias,
ils constituent une « vulgate pédagogique» bien connue : « l’élève au centre », « le
respect de l’enfant », « les méthodes actives » ou «l’individualisation de la formation »
sont ainsi présentés comme des évidences… avant de devenir des lignes de clivage,
voire des objets d’épiques batailles idéologiques.
Mais, ces « lieux communs » sont rarement explicités et l’on se garde bien de chercher comment ils sont
apparus, dans quels sens ils ont été mobilisés et quelles différences, voire divergences d’interprétation,
ils recouvrent. Que signifie « respecter un enfant » ? Qu’est-ce qu’un « élève actif » ? Que faut-il «individualiser »
dans l’éducation et la formation ?
Aussi est-il absolument nécessaire de regarder de près le sens et la portée de ces expressions. Derrière
leur apparente simplicité, elles cachent des partis pris souvent contradictoires. C’est pourquoi il faut en
débusquer les significations et, derrière les slogans, chercher les concepts.
C’est tout l’enjeu de cet ouvrage : éclairer le pédagogue en lui permettant d’accéder aux véritables enjeux
qui se cachent derrière les « lieux communs » pédagogiques. L’armer pour son métier, l’éclairer pour sa mission,
lui fournir les « concepts clés » nécessaires pour mener à bien, le plus lucidement possible, l’entreprise éducative.
Philippe Meirieu
Auteur de nombreux ouvrages traduits dans le monde entier, il a enseigné à tous les échelons de l’institution
scolaire. Il a mené de nombreuses recherches dans le domaine pédagogique ; il a aussi participé, à plusieurs
reprises, à d’importantes réformes de l’École. Il est aujourd’hui professeur à l’université Lumière-Lyon 2 et vice-
président de la région Rhône-Alpes délégué à la Formation tout au long de la vie
Table des matières
INTRODUCTION : «La pédagogie est un sport de combat»
CHAPITRE 1 : Les méthodes actives : du bricolage à l’opération mentale
– « La méthode active » : travailler en classe !
– « L’école active » : une société en miniature
– « La pédagogie active » : être actif pour apprendre…
– « Faire agir pour faire apprendre », oui… mais comment ?
1) Le point nodal dès lors qu’on traite de l’activité d’un sujet en matière d’apprentissage est la distinction fondatrice entre « tâche » et « objectif».
2) L’activité scolaire doit faire échapper l’apprentissage à l’aléatoire.
3) Etre « actif », c’est exercer une « activité mentale », car la seule activité qui permette d’apprendre est celle qui se passe « dans la tête de l’élève» !
CHAPITRE 2 : La motivation : de l’attentisme à l’exigence
– Sortir du cercle vicieux : échec / démotivation
– Attendre l’émergence du désir d’apprendre : une impasse !
– Détourner un désir existant : le risque de la démagogie
– Susciter le désir d’apprendre : vers une pédagogie de la culture
– « Susciter le désir d’apprendre »… oui, mais comment ?
1) Au début, il y a toujours une question.
2) Il n’y a pas de mobilisation effective sur la durée sans une véritable exigence intellectuelle qui permette au sujet d’éprouver la possibilité et la satisfaction d’appendre et de grandir.
3) La motivation ne peut vraiment se développer que dans le cadre d’une promesse éducative qui engage la crédibilité de l’adulte.
CHAPITRE 3 : L’individualisation : de « l’école sur mesure » à la pédagogie différenciée
– « L’école sur mesure » ou « Se mesurer à l’école » ?
– L’individualisation en question(s)
– De la gestion technocratique des différences à la pédagogie différenciée
– Différencier la pédagogie, oui… mais comment ?
1) On doit conjuguer, dans le quotidien de l’activité pédagogique, la construction du collectif et la prise en charge des personnes, l’unité d’ un projet et la diversité des méthodes.
2) Il faut associer une différenciation successive, qui permet d’étendre le répertoire méthodologique de chacun, avec une différenciation simultanée, qui permet à chacun de progresser selon ses propres voies.
3) La différenciation n’est véritablement efficace que si l’on en transfère progressivement le pilotage au sujet lui-même.
CHAPITRE 4 : Le respect de l’enfant : de l’expression spontanée à l’élaboration des belles contraintes
– Entre le postulat de « l’enfant créateur » et le culte des préalables
– Au-delà de l’opposition entre « pédagogie de la spontanéité » et « pédagogie des préalables » : « Tout faire en ne faisant rien.»
– Articuler « droit à l’expression » et « devoir d’éducation » dans un même acte
– Rendre possible la pensée, oui… mais comment ?
1) L’éducation, qu’elle soit familiale, scolaire ou sociale, requiert le sursis au passage à l’acte et la mise à distance de la pulsion.
2) L’activité éducative doit être suffisamment ritualisée pour permettre à l’enfant et à l’adolescent de se développer dans des cadres à la fois structurants et signifiants.
CHAPITRE 5 : L’éducation à la liberté : de l’abstention éducative à l’imputation
– Le dilemme : entre déterminisme et libre
– arbitre
– Anticiper l’enfant comme sujet : un impératif
– Respecter l’enfance et comprendre l’enfant : une nécessité
– Permettre l’émergence du sujet et former à la liberté
– « Former à la liberté », oui… mais comment ?
1) Un enfant, pour se construire, a besoin d’être entendu sans être nécessairement approuvé.
2) Un enfant, pour se construire, a besoin d’être accompagné dans la recherche obstinée de ses marges de liberté.
3) Un enfant, pour se construire, a besoin de sanctions.
CONCLUSION : La pédagogie n’est pas un luxe
ANNEXE : Richesses et limites du modèle médical en éducation
INDEX DES PÉDAGOGUES CITÉS
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