PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

L’essor précédent du numérique dans l ‘enseignement a conduit les Pays de la Loire à équiper d’un ordinateur les lycéens et les apprentis socialement défavorisés. La mesure, actuellement en test, sera généralisée à la rentrée prochaine.

 

Démocratiser l’accès des jeunes à la formation, à l’information et à la culture. « La démarche mise en place par les Pays de la Loire est unique» avance Matthieu Orphelin, président de la commission éducation et apprentissage à la région, à propos du programme Cartable numérique. Il explique : « Cette action répond à un besoin de société. Aujourd’hui, les usages pédagogiques du numérique se multiplient. Il faut avoir à l’esprit l’ampleur de la révolution numérique dans les établissements, et ses concrétisations telles que l’espace numérique de travail. Dans le même temps, on estime qu’environ 5 % des jeunes n’ont pas d’ordinateur chez eux. Il faut aussi considérer les familles qui disposent d’un ordinateur familial, peu performant ou peu accessible dans des conditions propices au travail. Nous devons lutter contre cette fracture numérique ».

« Nous comptons aider 4000 à5000 jeunes» L’expérimentation actuellement menée dans les départements des Pays de la Loire repose sur la fourniture aux élèves défavorisés d’un ordinateur fixe, portable, ou netbook, financés partiellement ou intégralement par les établissements sous forme de prêt, de don, ou d’aide à l’achat. L’initiative régionale concerne pour l’heure 400 élèves issus de quinze lycées publics et de quatre centres de formation d’apprentis. Des jeunes lycéens et apprentis sélectionnés par les établissements en fonction de critères sociaux (nombre de parts de bourse pour les lycéens, ou quotient familial pour les apprentis). « Cette expérimentation vise à tester différents types d’équipements et modes d’attributions " souligne Matthieu Orphelin.

Un premier bilan sera réalisé en juin, avant une généralisation du dispositif début 2012. Pour Jacques Auxiette, président de la région : « La question de l’égalité des lycéens face aux nouvelles technologies se pose pleinement aujourd’hui. Nous avons donc eu l’idée de mettre à disposition un ordinateur personnel pour les élèves les moins aisés. À terme, nous comptons aider chaque année 4000 à 5000 jeunes ».

Les deux étapes -expérimentation puis généralisation- de l’initiative visent à inscrire le programme dans la durée. «in ne s’agit pas de faire une opération « one shot »pour une seule rentrée, mais au contraire de bâtir un dispositif efficace sur la durée », poursuit Matthieu Orphelin. Et d’éviter les bonnes attentions avortées en Ile-et-Vilaine, dans les Landes, en Savoie, en Isère, ou non renouvelées en Guadeloupe. «n s’agit d’une démarche ciblée, qui s’adresse à ceux qui en ont besoin, sur la base de critères sociaux que nous allons tester. L’efficacité de la mesure sera donc importante » annonce Matthieu Orphelin qui privilégie une approche prenant en compte les « usages et la pédagogie», au-delà du seul aspect « matériel ». « L’informatique peut apporter une partie de la solution pour lutter contre le décrochage scolaire, certains jeunes étant plus réceptifs aux cours interactifs ». Un Espace numérique de travail Réduire les inégalités, accompagner l’essor des nouvelles technologies d’information et de communication, et favoriser l’accès à la connaissance constituent le nouvel enjeu des collectivités territoriales.

L’originalité du cartable numérique développé en Pays de la Loire est d’associer un ordinateur individuel à un Espace numérique de travail (ENT). « L’ENT est un portail de services en ligne, sécurisé, centré sur un établissement. Ouvert aux enseignants, aux élèves, aux parents d’élèves, aux personnels … il permet d’accéder à des données commumes -notes, devoirs, cahier de correspondance… – et d’échanger »souligne Jacques Auxiette.

Le programme lancé à la rentrée dernière s’adresse à terme à plus de sept cents établissements, publics et privés, représentant 320 000 élèves et potentiellement un million d’utilisateurs. « Il s’agit d’un projet parmi les plus ambitieux de France par le nombre d’établissements concernés et d’acteurs impliqués, regroupe notamment le Rectorat et l’ensemble des collectivités ayant en. la charge des établissements du second degré.

Autre signe des temps, la région qui a achevé cet hiver la mise en réseau informatique des lycées publics, favorise par ailleurs le développement de tableaux blancs interactifs. Techniquement, il s’agit de tableaux tactiles de deux mètres de diagonale, qui remplacent les traditionnels tableaux noirs. Et de renvoyer craie, encre et plume au rang de simple souvenir.

Ludovic Bellanger

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