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Pour lutter contre le décrochage scolaire et les ruptures de contrats d’apprentissage, la Région a décidé de se mobiliser fortement en lançant un appel à projets à destination des établissements. Trois questions à Jacques Auxiette, président du Conseil régional.
Quel regard portez-vous sur le décrochage scolaire ?
Jacques Auxiette : « Je préfère parler de rupture scolaire ou de rupture de contrat d’apprentissage que de décrochage, qui sous-entend que le jeune concerné est coupable de sa situation. Toujours est-il que ce phénomène est un véritable fléau. Un fléau humain d’abord, puisqu’il laisse sans solution environ 140 000 jeunes sortis du système sans qualification, mais aussi un fléau social puisque, parallèlement, 600 000 offres d’emploi sont aujourd’hui non pourvues au niveau national. Or le diplôme est encore le meilleur passeport pour accéder à l’emploi. Ces chiffres sont insupportables. Ils reflètent pourtant la réalité d’une partie de la jeunesse qui se voit privée d’avenir alors qu’elle devrait avoir les moyens de construire un projet personnel épanouissant, accéder à l’autonomie et s’insérer durablement dans la vie professionnelle. »
Quelles sont les causes de ces ruptures ?
J. A. : « Nous savons qu’elles sont multiples : fractures familiales, difficultés sociales, orientation subie, etc. Cela démontre que seul un accompagnement individualisé, prenant en compte globalement le parcours de chaque jeune et mettant en réseau l’ensemble des acteurs pourra faire les preuves de son efficacité. Et cela même si la meilleure solution au décrochage reste la prévention. Je suis à ce titre très satisfait des récentes annonces de Vincent Peillon puisqu’il n’élude aucunement les responsabilités de l’Education nationale sur cet aspect préventif, que ce soit en termes de moyens (priorité au primaire, scolarisation des moins de 3 ans, etc.) ou en termes pédagogiques (individualisation, modularisation). »
Quelles sont les actions de la Région des Pays de la Loire pour lutter contre ce phénomène ?
J. A. : « Nous avons lancé un appel à projets auprès des établissements afin de les aider à mettre en place des solutions pédagogiques innovantes en prévention du décrochage de ces jeunes. Le soutien à la première vague de ces projets a été voté par la commission permanente (CP) en décembre dernier pour un montant de 47 000 €. Une seconde vague sera votée à la CP d’avril. J’ai par ailleurs souhaité que l’appareil régional de formation continue soit mis au service de la lutte contre le décrochage. Cette volonté s’inscrit parfaitement dans le cadre de la mesure annoncée par le Ministre de l’Education nationale de déploiement des réseaux "Objectif formation-emploi" dont les plateformes de suivi et d’appui aux décrocheurs seront la clé de voute. Nous sommes donc totalement mobilisés, aux côtés de l’Education nationale pour offrir une perspective à ces jeunes et atteindre l’objectif fixé par le Président de la République de réduire de moitié le nombre de décrocheurs d’ici à 2017, dont 20 000 dès 2013. »