PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

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L’insertion professionnelle des jeunes issus de l’immigration s’avère plus difficile que celle des Français d’origine, avec toutefois des disparités en leur sein. Certains groupes sont davantage touchés par le chômage, notamment les jeunes originaires du Maghreb ou d’Afrique subsaharienne, tandis que les jeunes d’origine portugaise s’en sortent aussi bien voire mieux que les Français d’origine (Silberman, Fournier, 1999, 2006 ; Frickey, Primon, 2002, 2006 & Murdoch 2004 ; Brinbaum, Werquin, 1997, 2004 ; Meurs, Pailhé, Simon, 2006). Ces jeunes apparaissent encore plus vulnérables en temps de crise. Ainsi, la situation s’est dégradée pour les premiers, alors qu’elle s’est améliorée pour les seconds entre les enquêtes Génération 1998 et 2004 du Céreq (Joseph, Lopez, Ryk, 2008). Les écarts s’expliquent en grande partie par les niveaux d’éducation atteints fortement corrélés eux-mêmes aux origines sociales. Cependant, le parcours de formation de ces jeunes est rarement pris en compte de façon détaillée dans l’analyse de l’insertion sur le marché du travail, avec notamment la filière suivie et le type de baccalauréat. Or, les jeunes issus de l’immigration connaissent des parcours scolaires diversifiés en fonction de leurs origines sociales et géographiques. De même, la structure en termes de diplômes obtenus a évolué avec la démocratisation scolaire. Certains ont bénéficié de cette démocratisation, mais nombre d’entre eux sortent sans diplôme du système éducatif. En réalité, leurs cursus sont contrastés, avec des orientations plus ou moins en accord avec leurs aspirations. De nombreux jeunes d’origine maghrébine expriment alors un sentiment d’injustice vis-à-vis de leur orientation en fin de troisième (Brinbaum, Kieffer, 2005, 2009 ; Frickey, 2010). Leur expérience scolaire peut ensuite avoir un
impact sur les trajectoires ultérieures. De quelle manière une orientation plus ou moins choisie/contrainte influe sur la réussite scolaire et universitaire, et par la suite, sur l’entrée dans la vie active ? Telle est la question principale à laquelle nous tenterons de répondre dans ce document. Une prise en compte des parcours de formation des jeunes et de leur expérience scolaire, à travers leur rapport à l’orientation, pourrait contribuer à mieux expliquer les différences d’accès à l’emploi entre sous-populations à caractéristiques connues comparables. La discrimination mesurée au sens statistique peut dès lors être réduite en introduisant dans l’analyse de nouveaux facteurs pertinents susceptibles d’expliquer les écarts entre individus. D’un point de vue subjectif, quel sera alors l’impact des parcours de formation sur le sentiment de discrimination des jeunes femmes et des jeunes hommes une fois sur le marché du travail ? Dans cette perspective, des données longitudinales, ou rétrospectives sur la scolarité, sont nécessaires. Pour la première fois, l’enquête Génération 2004 permet de reconstituer les cursus scolaires des sortants du système éducatif, avec notamment leurs orientations en fin de troisième et de terminale et leur opinion sur ces orientations. Ainsi, nous retracerons ces scolarités et leur impact sur les diplômes obtenus, avant de les relier au marché du travail, trois ans plus tard. La première partie présente la situation des jeunes sur le marché du travail en 2007 qui varie selon les origines sociales et culturelles. Ces disparités viennent pour une part de leurs parcours d’éducation et des diplômes obtenus bien différenciés. L’examen des cursus de formation des jeunes constitue donc le cœur de la deuxième partie qui souligne en particulier les moments clés de l’orientation en adéquation ou non avec les vœux des jeunes en fin de troisième de collège et de terminale de lycée. Par la suite, les effets de ces parcours d’études seront analysés en termes d’obtention du diplôme et d’insertion professionnelle des jeunes. Enfin, la dernière section mettra en perspective le sentiment de discrimination perçu par les jeunes, leurs parcours d’orientation (subie ou choisie) face à leurs probabilités d’insertion

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