DANS LES LIBRAIRIES À PARTIR DU 6 OCTOBRE
On ne naît pas Noir, on le devient / Albin Michel / 240 pages / 16 €
Aucun enfant ne naît noir et il faut plusieurs jours pour que la peau
se pigmente. L' » identité » des jeunes Noirs de France elle non plus
n’a rien d’immédiat. Elle est une construction culturelle traversée de
confusions où se mêlent idéologie biologisante de la race, mémoires
douloureuses ou mutilées, racisme réel ou fantasmé, bonnes ou moins
bonnes intentions de la société » blanche « . Jean-Louis Sagot-Duvauroux
connaît ces situations de l’intérieur. Très impliqué dans la vie
artistique du Mali, il s’est marié dans ce pays et son fils a la double
nationalité. À la suite d’actions éducatives menées en banlieue
parisienne, il tente ici de démêler l’écheveau.
Comment se construit-on quand la langue de la crèche et de l’école
n’est pas celle qu’on entend à la maison ? Quel regard les enfants
français de parents africains portent-ils sur le » bled « , sur la
culture de leurs parents, sur la France, sur eux-mêmes ? Filles ou
garçons, originaires d’Afrique mais aussi des Antilles, bons ou mauvais
sujets, français par choix ou parce que c’est comme ça, ils font partie
de notre jeunesse. La société française est-elle prête à les
reconnaître comme ses enfants ?
À partir d’exemples vécus, ce texte décape avec vigueur les termes
obligés des politiques dites d' » intégration » : origine, communauté,
métissage, cultures… Mais il a surtout vocation à être utile. Utile aux
éducateurs, aux élus, aux responsables de collectivités à qui il
permettra d’éviter bien des pièges. Utile aux jeunes souvent perdus
dans les confusions identitaires. Utile aux parents africains d’enfants
français qui aimeraient leur faire comprendre l’Afrique. Utile à la
société française qui doit apprendre à aimer sa jeunesse sous tous ses
visages.
Jean-Louis Sagot-Duvauroux est aussi l’auteur de « Pour la gratuité »
(Desclée de Brouwer – 1995), dont le texte est librement téléchargeable
sur le net :
www.peripheries.net/g-sagot4.htm