In VousNousIls – le 23 juin 2014 :
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A deux semaines des vacances d’été, de nombreux parents s’inquiètent pour la rentrée. La PEEP et dans une moindre mesure la FCPE, les deux principales associations de parents d’élèves, prédisent un mois de septembre mouvementé.
« Le 2 septembre, dans toutes les écoles primaires de France, maternelles comme élémentaires, la réforme des rythmes scolaires s’appliquera. » Interrogé le 12 juin sur France Info, Benoît Hamon, ministre de l’Education nationale, ne laisse pas de place au doute, précisant même que les maires réfractaires seront condamnés.
En attendant, hormis dans les villes où la réforme est déjà appliquée depuis septembre 2013, comme à Paris , Nantes ou Toulouse, peu de parents savent précisément comment se déroulera la semaine de 4,5 jours. Autrement dit, à partir de quelle heure et jusqu’à quelle heure, ils pourront laisser leurs enfants à l’école.
Un questionnement sur le mercredi
« Pour l’instant, rien n’est calé ! », déplore Valérie Marty, présidente de la Fédération des Parents d’élèves de l’enseignement public (PEEP), « beaucoup de mairies font ce qu’elles peuvent mais elles ne sont pas en capacité de fournir l’organisation détaillée aux familles. Au mieux, elles communiquent les horaires de début et de fin de l’école, mais pour les activités périscolaires c’est encore le flou complet ». A l’écouter, le mercredi suscite de nombreuses questions : les enfants pourront-ils manger à la cantine ? Y aura-t-il une garderie et jusqu’à quelle heure ? Paul Raoult, président de la FCPE, regrette ce déficit d’informations mais veut relativiser : « la situation est très différente d’une commune à une autre. Dans une majorité des cas, les parents sont aujourd’hui plutôt informés. Et quand ce n’est pas le cas, ils oublient parfois d’aller chercher les informations qui figurent souvent sur le site Internet de la commune. »
« Combien de parents savent ce que font leurs enfants ? »
L’encadrement des activités périscolaires demeure le nœud du problème : « Les communes, quand elles en ont les moyens financiers, ont le plus grand mal à recruter des animateurs », constate Valérie Marty, « et puis, là où les activités seront payantes, les tarifs n’ont pas toujours été annoncés ». Résultat : le dialogue se tend entre parents, mairies et enseignants.
Dans une lettre adressée aux parents d’élèves, Benoît Hamon veut apaiser la situation en réexpliquant le but de la réforme et en annonçant la mise en place d’un site 5matinees.education.gouv.fr à partir du 23 juin, avec les horaires des écoles. « Ce n’est pas une mauvaise idée, mais ce qui importe aux parents c’est le contenu du périscolaire », insiste Valérie Marty. Paul Raoult se montre plus nuancé : « Cette attente est légitime mais ce n’est pas l’essentiel. Franchement, combien de parents savent dans le détail ce que font leurs enfants le vendredi matin par exemple ? Ils ont confiance en la capacité de l’enseignant à gérer son programme. L’activité périscolaire n’est qu’un moyen pour apprendre le vivre-ensemble. Il y a encore beaucoup de parents et de maires qui veulent de supers activités comme du tir à l’arc, de l’escalade ou encore de l’équitation… On s’éloigne de l’idée initiale de la loi qui était d’alléger la journée scolaire des enfants ! »
Dans ces conditions, à quoi faut-il s’attendre en septembre ? « Il y aura de grandes difficultés, d’autant que les parents vont être exigeants », estime Valérie Marty, « et des problèmes de sécurité ! Ça ne va pas être simple de connaître les horaires de sortie de chaque élève et les associations autorisées à pénétrer dans les établissements ».
Pour le président de la FCPE, tout va rentrer dans l’ordre petit à petit : « J’ai l’impression que ça va être comme cette année à Paris. On n’a perdu aucun enfant et la catastrophe annoncée n’a pas eu lieu. Il y aura des couacs jusqu’à la Toussaint, mais dans un an ce sera oublié ! » Et d’ajouter : « C’est une réforme importante : faisons-nous confiance pour trouver les solutions dans la concertation. Les interrogations sont légitimes mais à un moment, il faut cesser de palabrer et y aller ! »
Charles Centofanti