Instauré par la grande loi d’orientation pour la refondation de l’École de la République de juillet 2013, le nouveau « socle commun de connaissances, de compétences et de culture » ambitionne de redéfinir les objectifs, les contenus, les pratiques pédagogiques et les modalités d’évaluation de la scolarité obligatoire. Justice, lutte pour l’égalité et la démocratisation de la réussite, bienveillance, réaffirmation d’une éducation aux valeurs civiques et laïques, éducation partagée sont autant de principes forts réaffirmés par la loi.
Mais qu’en est-il des propositions du nouveau Conseil supérieur des programmes (CSP) qui sont soumises cet automne à une vaste concertation auprès des enseignants dans les écoles et de l’ensemble des acteurs ? Ce dossier se propose d’en explorer les inspirations, les principes, les paris et les défis qui sont encore, pour l’essentiel, devant nous. Lire l’édito.
Histoire
« Socle commun » et/ou « culture commune » ?
Les expressions devenues emblématiques « culture commune » et « socle commun » ont été tout particulièrement en tension dans le champ syndical des organisations d’enseignants depuis une vingtaine d’années. Depuis le vote de la loi de refondation de l’École qui parle d’« un socle commun de connaissances, de compétences et de culture », il apparaît une volonté de sortir « par le haut » de cette opposition. Bref retour historique ou comment la sémantique renouvelle l’ambition politique par Claude Lelièvre.
Enjeux
Vers une pédagogie active
Soucieux de cohérence entre les moyens et les finalités formatives, le nouveau socle profile les visées d’enseignement et les modalités d’apprentissage qui permettent l’accès élargi à une culture commune contemporaine et émancipatrice. Un bel horizon éducatif pour Jacques Bernardin.
Culture et société
« Le savoir, c’est du commun »
Le défi de ce nouveau socle est d’articuler étroitement les savoirs et les compétences. Marie-Claude Blais, philosophe et maître de conférences en sciences de l’éducation à l’université de Rouen, membre du Conseil supérieur des programmes (CSP) a participé à la rédaction de ce texte. Elle nous présente les enjeux d’un décloisonnement des champs disciplinaires.
Ranimer les valeurs démocratiques et émancipatrices
La formation de la personne et du citoyen constitue l’un des cinq domaines de formation du socle. Une ambition « culturelle » et ouverte que nous explique Laurence Loeffel.
Éclairage
Qu’apportent les compétences au socle commun
La notion de compétence est une innovation officiellement introduite à la faveur du socle commun. Pour beaucoup d’acteurs éducatifs, elle a permis de faire bouger les pratiques dans un système sclérosé. Pour d’autres, la compétence est un repoussoir qui cristallise toutes leurs craintes : notion compliquée à mettre en oeuvre et à évaluer, qui dilue les disciplines. Olivier Rey fait le point.
Ailleurs
Inventer un nouveau modèle français ?
Le nouveau socle présente l’ambition de garder une culture commune « maison », fidèle à nos valeurs, tout en prenant en compte l’idée d’un curriculum. Roger-François Gauthier s’interroge : et si (pour changer) on s’inspirait sans copier, si le socle redevenait, au meilleur sens, une affaire française ?
Point de vue
Réforme de structure ou de posture ?
Quels sont les soubassements historiques du socle commun ? Avec un peu de recul, celui-ci est bien dans la continuité de l’histoire longue de l’École. Dans le dossier très complet des « Cahiers pédagogiques » consacré au socle, Bruno Garnier revient sur les enjeux de ce projet.
Perspectives
Des incertitudes demeurent
Clarification des notions, explicitation des intentions… le travail du Conseil supérieur des programmes va dans le bon sens. Mais pour Françoise Clerc, les textes sont des produits de compromis et des zones obscures demeurent.
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