PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

 

 

La ville a décidé de construire, avec l’ensemble des acteurs locaux, un service public local de réussite éducative.

C’est une double révolution qu’expérimente Nantes (283 025 hab.,Loire-Atlantique) pour sa politique éducative. Evalué en décembre 2008, son programme de réussite éducative (PRE) prend en effet une impulsion nouvelle, tandis que le service municipal de réussite éducative entreprend une réorganisation totale de l’offre éducative de la ville. But du jeu? L’émergence d’un «service public de réussite éducative» local. «Nous souhaitons mobiliser toutes nos ressources dans le même sens, les rendre plus accessibles, avance Marie-Christine Delaunay-Félix, responsable du service de réussite éducative. Nous voulons passer d’une politique éducative locale à la réussite pour tous, d’une offre ciblée pour des territoires prioritaires à la même offre quel que soit le public.» A la suite de son évaluation, le PRE a donc été territorialisé, divisant la ville en cinq «territoires de vie éducative ». Son action a été a recentrée sur le droit commun et il a intégré le service municipal de réussite éducative. «D’un côté, nous mettons toutes nos ressources au service du PRE, explique la responsable du service de réussite éducative. De l’autre, nous souhaitons étendre à toutes nos thématiques et à nos territoires l’expertise et les modes opératoires développés par le PRE en termes de diagnostic autour de l’enfant, d’accord des parents, de soutien à la famille, de prise en compte de l’ensemble de la communauté éducative et d’outils d’évaluation. »

 

Transversalité renforcée

Dès 2006, un groupe de travail technique et transversal à tous les services, piloté par la réussite éducative municipale, s’était attelé à l’inventaire des actions éducatives menées par les différents services de la ville, cherchant davantage de cohérence et d’articulation entre ces offres. «Le partenariat avec l’Education nationale, le ministère de la jeunesse,le secrétariat d’Etat aux Sports, la caisse d’allocations familiales, la direction régionale des affaires culturelles, la préfecture, les mouvements d’éducation populaire et les fédérations de parents d’élèves nourrit, lui aussi, notre nouveau service public »,complète Marie-Christine Delaunay-Félix. Pour marquer cette volonté de «coconstruction», la délégation à l’éducation a en outre été confiée à une adjointe issue d’une association

 

Un lieu d’échange

Ensuite, du printemps 2009 à l’automne 2010, c’est dans le quartier de Bellevue que la mairie a testé sa démarche, profitant d’un lieu à réinvestir: la maison des habitants et du citoyen. La municipalité a engagé avec les associations et les parents une démarche de diagnostic partagé, déterminant les besoins des habitants. Six pistes ont émergé et deux ont donné lieu à l’élaboration d’outils .«De fait, depuis que la mairie nous a présenté son projet, on tente, on expérimente, on évalue et on améliore», décrit Michel Deneuville, membre de l’union de parents d’élèves de la Confédération syndicale des familles. Pour rendre lisible leur offre, à l’automne 2009, les associations d’accompagnement à la scolarité ont créé, avec la mairie, les «carnets de vacances»: un catalogue de leurs activités, doublé d’un temps pendant lequel elles présentent leurs activités aux parents. Les enfants sont, eux, munis d’un passeport, validé après chaque activité. Dans la foulée de l’évaluation des carnets, en mars 2010, un «espace ressources parents» a ouvert au sein de la maison des habitants et du citoyen, pour écouter et évaluer leurs demandes, et les orienter vers les guichets adéquats. «Les carnets de vacances sont une opération "biodégradable’: qui doit s’éteindre dès que les associations seront repérées par les usagers, analyse Jean-Marc Jarnier, chef de projet chargé de l’expérimentation à Bellevue. Avec l’espace ressources parents, on cherche à accompagner les usagers du besoin vers la demande implicite puis explicite, et ensuite vers la revendication et le projet collectif.»

 

Guichet unique

Pour l’heure, la démarche séduit. «Au fur et à mesure, de nouvelles familles fréquentent la maison des habitants et du citoyen. En fait, certains sont tellement exclus qu’ils se méfient même des associations. Nous espérons donc que ce projet s’inscrit dans le long terme, car les habitants ont besoins de repères stables et pérennes», estime Aïcha Tarek, présidente de l’association Regarts. Depuis juin dernier, le quartier Nantes nord teste à son tour la démarche. Si l’évaluation s’avère probante, la ville entend généraliser les expériences de Bellevue et de Nantes nord. «Notre pari consiste à allier un service public modernisé aux associations locales, dans un projet global de réussite éducative. La maison des habitants et du citoyen peut incarner ce service public, la logique de guichet unique au service des familles et les offres des associations d’accompagnement à la scolarité ou de soutien à la parentalité », espère Johanna Rolland, adjointe au maire déléguée à l’éducation et à la jeunesse.

 

Stéphanie Marseille

 

57,3 millions d’euros de budget pour l’éducation à Nantes, .

 

114 écoles publiques fréquentées par 16800 enfants, soit 11958 familles.

 

10800 n’inscrivent pas leur enfant à l’accueil périscolaire.

 

63,10% des 84 enfants inscrits aux « carnets de vacances » en avril 2010 ne pratiquaient aucune

activité auparavant, et 33%de ceux qui ont participé en février 2010 sont revenus en avril.

 

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