MULTICULTURALISME.
L’origine du multiculturalisme remonte au début des années soixante-dix, au Canada quand le gouvernement fédéral de P.E. Trudeau tente de conjurer le risque de cession de la Province du Québec en reconnaissant sur le plan politique la diversité culturelle, contre l’assimilation. L’émergence du programme multiculturaliste devait conduire à l’adoption de la Charte canadienne des droits et des libertés (1982).
Aux états-Unis, le courant multiculturaliste tend à faire reconnaître l’appartenance à une communauté ethnique, religieuse ou culturelle comme un droit aussi important que les droits individuels qui fondent les démocraties occidentales. Pour le mouvement des Communautariens radicaux, l’universalisme est en fait un ethnocentrisme produit par la culture dominante. En France, les positions « différentialistes » se limitent à vouloir garantir la diversité des identités culturelles dans le cadre des droits universels,
A.Touraine, 1997. Les sources du multiculturalisme sont à rechercher dans l’héritage du libéralisme moderne après les Guerres de religion. C’est l’affirmation du principe de tolérance vis-à -vis de la diversité des croyances et des systèmes de valeurs. Nos sociétés démocratiques sont de plus en plus exposées à la question de savoir sous quelle forme intégrer à leurs principes une prise en compte de la pluralité des cultures. Aptes deux siècles ou la dynamique de la modernité a procédé par abstraction des différences, le temps semble venu de restituer aux identités la reconnaissance à laquelle elles ont droit.
Que vaut en effet l’affirmation libérale des libertés de l’individu si la minorité à laquelle il appartient est opprimée par une culture dominante qui lui dénie tout droit à utiliser sa langue ou à préserver ses traditions ? A. Rehaut, 2000, préconise un a multiculturalisme tempéré » par l’affirmation des droits de l’individu, afin d’éviter la dérive communautariste et la remise en cause du pacte républicain de l’état-nation.
Le sociologue américain, N. Glaner, 1997, auteur d’un ouvrage intitulé Nous sommes tous mufhculturalistes maintenant, considère que le « choc des civilisations » était désormais interne aux sociétés démocratiques et que celles-ci devaient s interroger sur les limites de leur tolérance.