« Les résultats scolaires de l’académie de Montpellier ne sont pas satisfaisants. Il faut continuer ce qui est en place et ajouter des moyens nouveaux, à condition que ce soit pour des actions de conception différente », affirme Christian Nique, recteur de l’académie de Montpellier, à l’occasion de la présentation de son « plan global d’aides pédagogiques personnalisées, mercredi 12 novembre 2008. Le rectorat débloque ainsi 48,5 millions d’euros supplémentaires pour l’année scolaire en cours afin de permettre à 55 000 supplémentaires élèves de bénéficier d’une aide personnalisée, sur un total de 470 000. Adossé aux 50 millions d’euros déjà mis en œuvre depuis plusieurs années, ce « plan global » double le budget des aides, le nombre d’heures ainsi que le nombre d’élèves bénéficiaires.
Ce plan est une déclinaison du projet académique montpelliérain établi pour 2008-2012. Dans ce document, Christian Nique relève sept chantiers dont trois plus spécifiquement tournés vers l’enseignement scolaire. « Améliorer l’ambition scolaire et élever les niveaux de formation », « ne laisser personne au bord du chemin éducatif » et « former des individus cultivés et des citoyens responsables », ces trois chantiers visent à réduire l’écart avec les objectifs nationaux. Dans l’académie, par exemple, 58% d’une classe d’âge arrivent au bac, soit 4 points de moins que la moyenne nationale, créant un déficit de 1 000 à 1 500 bacheliers par an. Le recteur de Montpellier estime que cette différence est le résultat du cumul de deux difficultés: « un manque d’appétit scolaire dans la région » et « une insuffisante réussite scolaire à tous les niveaux du système éducatif ». « Ce n’est pas justifié, pas bon pour les jeunes, ni pour le développement économique de la région », analyse-t-il.
*TROIS NOUVELLES AIDES*
« Tout élève qui a une difficulté qui ne peut être résolue pendant les cours doit trouver une solution complémentaire », affirme le recteur qui défend une aide personnalisée plutôt que territorialisée. Pour cela, il a recours à trois systèmes d’aides complémentaires: l’accompagnement éducatif après les cours, la remise à niveau pendant les vacances et l’accompagnement des élèves handicapés.
L’accompagnement éducatif après les cours, destiné aux « orphelins de 16 heures », avait déjà été expérimenté sur 10 000 collégiens de l’éducation prioritaire en 2007-2008. Il est généralisé dans les 261 collèges (publics et privés) de l’académie, les 97 écoles publiques d’éducation prioritaire et 4 lycées expérimentaux et bénéficie à 27 000 nouveaux élèves. D’après les premières statistiques, 15% des élèves sont volontaires pour de l’aide aux devoirs, des activités culturelles et artistiques, des activités sportives ou la pratique de langues vivantes. Cela représente plus de 450 000 heures d’intervention et 10 millions d’euros de budget.
Le deuxième axe développé dans l’académie de Montpellier consiste en une remise à niveau pendant les vacances. Les enfants de CM1-CM2 et quatre lycées expérimentaux en avaient déjà bénéficié en 2008. Le dispositif est étendu à 7 000 élèves du primaire et du collège (vacances d’hiver, de printemps et d’été). Les quatre lycées poursuivent l’expérimentation en l’étendant à tous les congés scolaires. Encore dans une phase d’expérimentation, la remise à niveau est assurée par des enseignants ou des étudiants vacataires, sur la base du volontariat. « Je n’ai aucun souci pour trouver les enseignants nécessaires », assure Christian Nique, en prenant l’exemple du primaire, où « plus de 500 enseignants se sont proposés par département ».
La troisième orientation du plan mis en place par le rectorat vient renforcer l’accompagnement des handicapés. Les 300 élèves accompagnés à la rentrée 2008 viennent s’ajouter aux 11 200 précédemment aidés. Deux Clis, 10 UPI et 80 emplois d’assistants de vie scolaire ont ainsi été créés en septembre 2008. Le budget de 34 millions d’euros sert à payer les 1 649 emplois nécessaires à l’accompagnement des élèves handicapés.
*EN COMPLéMENT D’UN DISPOSITIF D’AIDES DéJA EXISTANT*
Lors des rentrées précédentes, deux dispositifs avaient déjà été mis en place pour accompagner les enfants en difficulté. Les moyens alloués à l’aide préventive à l’école élémentaire et à l’aide pédagogique dans les réseaux prioritaires représentent un budget de 50 millions d’euros, ce qui porte le budget global de l’ensemble des aides montpelliéraines à plus de 100 millions d’euros.
L’aide préventive à l’école élémentaire permet de suivre « les 15 % d’élèves les plus en difficultés » pendant les deux heures libérées du samedi matin. 10 900 enseignants et 24 000 enfants sont concernés. « On butte sur une sorte de bourrelet de 15% des élèves arrivant en 6ème et ayant des difficultés à maîtriser la langue française et l’écriture », explique Christian Nique qui se donne cinq ans pour diminuer ce chiffre de manière significative avec l’aide des conseils d’école et des parents. L’aide pédagogique dans les réseaux prioritaires (REP-ZEP et « ambition réussit) complète ce plan global en augmentant les enseignements (de plus de 500 000 heures). Cette dotation supplémentaire de 23 millions d’euros touche 32 000 élèves.
Au total, ces cinq déclinaisons d’aides concernent 112 000 élèves du CP à la terminale. Plus de 3,3 millions d’heures d’intervention d’aides pédagogiques sont ainsi données cette année, soit un budget de 105 millions d’euros pour 2008-2009. « J’ai le sentiment d’avoir entamé un vrai tournant », se félicite Christian Nique qui prévoit déjà de traduire ce plan en « opération pluriannuelle ».
Contact: Rectorat, Laurence Dumas, attachée de presse, 04 67 91 48 03, [presse@ac-montpellier.fr->presse@ac-montpellier.fr]
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