In Réso 77 – le 25 avril 2013 :
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Extrait du site Flammarion : Psychosociologue, Jean Epstein travaille auprès des jeunes enfants, des adolescents et des familles depuis 1974. C’est un adepte de la recherche – action et un sociologue de terrain dont la matière première est faite d’enquêtes, de rencontres et d’entretiens. Ses deux sujets de prédilection sont la construction des repères chez l’enfant et l’adolescent et l’évolution de la famille dans ce cadre. Il a écrit de nombreux articles et ouvrages sur l’enfance et la famille.
Le cadre de son travail psychosociologue par rapport aux limites
Pour les jeunes enfants, accepter le non, la frustration se fait en 6 mois.
Les autres, les «mêmes pas mal» mettent plusieurs années : courage à leurs parents ! Il faut continuer et tout faire pour permettre aux enfants d’accepter le principe de réalité, d’apprendre à gérer la frustration, qu’il n’est pas le centre du monde.
Une des difficultés des parents est la pathologie de l’époque : Est-ce que mon enfant va m’aimer si je lui dis non ?
Depuis 1987, nous avons une loi sur l’autorité parentale conjointe, alors qu’auparavant, il existait une loi sur autorité de la puissance paternelle.
Ce changement plombe la relation avec des parents qui risquent de ne pas dire non et un enfant qui va tout faire pour rester dans le principe du plaisir.
Il existe une période de latence entre 6 et 10 ans, où tout semble calme. Dans la réalité, l’enfant va faire cuire à feu doux les limites qu’il a apprises.
A la puberté, le jeune va tester le vrai du faux, le possible ou non… L’adolescent est à la fois bébé et adulte ! Un bébé bien encadré n’a aucune raison de déraper lors de l’adolescence. Par contre sans repère, il va avoir des conduites à risques.
Le petit se pose une question fondamentale : qu’est-ce que j’ai le droit de faire ? Est-ce que je suis aimé tel que je suis ? La juste place est d’être l’enfant de ses parents, pas la solution, pas le conjoint, pas le parent…
Les enfants sont tous les mêmes. Ils se posent deux questions contradictoires :
? Est-ce bien vrai que je suis tombé sur les parents les plus nuls ?
? Est-ce qu’ils sont mes vrais parents ?
Cas d’adoption :
Les enfants adoptés pourront tirer à vue pour faire une vérification d’amour. Ils ont beaucoup de chance surtout parce qu’ils peuvent avoir une solution de repli à l’adolescence.
Le langage évolue :
? Le petit trouve un langage pour être compris par sa maman
? L’adolescent parle à l’envers. Il provoque pour tester le possible.
Il ne veut pas couler les parents mais les toucher : Au lieu de dire «Je vous aime», il dira «je vous hais» !
L’adolescence n’est pas une période de crise. 75% vont bien. Sur les 25% restant, la moitié est en crise non visible, la moitié fait une crise visible.
L’éducation d’un enfant doit correspondre à un triangle : l’enfant, les parents et le monde extérieur (famille, amis, école…).
Accepter les limites, c’est déjà difficile, mais encore plus des parents : donc attention au danger du huit clos.
Neuf points de décors dans la relation parents / enfant :
? Notion d’autorité : prendre de la hauteur, élever un enfant.
? Tester.
? Confiance : important que l’enfant ait confiance en lui, en ses parents. Que les professionnels aient confiance dans les parents.
? Cohérence pour pouvoir être crédible dans ce que l’on interdit
? Interdit, mot coupe en deux : inter et dit : dit entre…
? "Tout est joué avant 3 ans, 6 ans… Non tout se joue avant la mort… Il y a des sessions de rattrapage."
? Frustration qu’il faut accepter : je ne suis pas le centre du monde, je n’ai pas tout et j’attends.
? Sanctions.
? Juste place.
? Culture d’enfant : on parle d’éveil culturel soit artistique.
Mais la définition dit : "Ensemble des codes qui permet de faire partie d’un groupe", souvent les codes qui cassent les pieds le plus à ses parents.
Les sanctions doivent permettre un cadre, expliquer à l’enfant que nous ne sommes pas d’accord avec ce qu’il fait.
Il est important de tenir 9 profils :
? Immédiate.
? Par la personne qui a été dérangée par le comportement.
? Proportionnée.
? Cohérente.
? Adapter à chaque enfant.
? Expliquer et non pas négocier.
? Ne doit pas être humiliante ni négative.
? Juste, ne pas se tromper de coupable.
? Réaliste et applicable.
Dire non est important, il faut avoir confiance en soi, que l’enfant ait confiance en nous, être adulte pour s’autoriser à dire non.