In Educavox – le 11 novembre 2013 :
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La question éducative est aujourd’hui à l’ordre du jour sur nos territoires à travers la mise en œuvre depuis septembre 2013 de la réforme des rythmes "scolaires" inscrite dans la loi de rénovation du Gouvernement.
Celle-ci évidemment ne se réduit pas à la seule question de la rénovation des rythmes éducatifs comme le démontrent les autres mesures favorisant l’école primaire (scolarisation des 2 ans, liaison école/collège…), et le retour à une politique d’emploi de personnels éducatifs et la formation des enseignants.
Le C.E.D.R.E dénonce depuis 2008 la semaine de 4 jours, imposée alors par Xavier Darcos et Nicolas Sarkozy, qui a largement déstabilisé le travail des équipes enseignantes et altéré les résultats des élèves comme le démontrent les évaluations nationales et internationales.
La réforme des rythmes éducatifs est donc un impératif inscrite dans la refondation de l’école et souhaité par de nombreux acteurs éducatifs notamment les parents d’élèves, enseignants et associations d’éducation populaire.
Cette réforme peut et doit réussir en dépassant les clivages partisans et en mettant l’enfant au cœur des projets éducatifs. Il s’agit moins de question d’horaires que de remettre en marche la réussite scolaire et éducative de nos enfants.
Il s’agit bien de créer, d’inventer une nouvelle semaine et une nouvelle journée voire une nouvelle année dans lesquelles l’enfant puisse s’éveiller, se construire et participer à sa propre réussite scolaire et éducative.
C’est dans ce cadre que, depuis plusieurs mois, le C.E.D.R.E multiplie les réunions-débats afin de permettre une concertation partagée et éclairée de tous les acteurs qui participent ou participeront à cette ambition éducative.
Le succès de la réforme passera d’abord et avant tout par son appropriation au niveau local dans le cadre d’un décret dont les clauses dérogatoires permettent déjà d’aménager partiellement le cadre national.
Tous les débats déjà organisés par les municipalités, au titre des concertations, démontrent que la réforme peut servir aussi à rompre avec les inégalités territoriales éducatives.
En définitive au-delà des simples questions soulevées souvent relatives aux horaires, la réforme offre surtout l’occasion de construire des politiques éducatives locales dans le cadre d’une éducation qui reste évidemment nationale.
C’est dans ce contexte que s’inscrivent aujourd’hui les mobilisations et les grèves prévues cette semaine et en particulier le 14 novembre.
S’il nous faut clairement entendre ces mobilisations, rassurer et expliquer la réforme, le C.E.D.R.E tient à rappeler que celle-ci s’inscrit évidemment sur le long terme alors qu’un comité de suivi et d’évaluation fera le premier bilan pour toutes les communes qui ont appliqué la réforme en septembre 2013.
Le C.E.D.R.E a installé lui-même son propre comité de suivi de la réforme pour la région Nord -Pas de calais et partie de la Picardie afin de recenser les différents projets éducatifs mis en place dans la perspective de valoriser les plus aboutis et de ne pas réitérer les maladresses.
L’intelligence collective qui réunit, très souvent lors des concertations, tous les acteurs éducatifs, associations d’éducation populaire, enseignants, parents, services des communes a déjà permis de construire de nombreux projets innovants liant l’éducation nationale et les projets éducatifs locaux.
Le C.E.D.R.E souhaite à la fois tous les réajustements nécessaires en cas de projets défaillants (sur les formats horaires, la qualité et la gratuité des activités proposées en premier lieu), l’élaboration de projets concertés et partagés par tous, parents, enseignants, association d’éducation populaire et collectivités locales, et condamne évidemment les appels à la "désobéissance civile".