PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

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Jean-Claude Richez est coordinateur de mission « observation » à l’Institut de la Jeunesse et de l’Éducation populaire (INJEP). Il revient sur l’évolution de la relation entre les collectivités et la vie étudiante. Comment a-t-elle évolué ? Quel type de structure collaborative mettre en place ? Comment une collectivité peut-elle soutenir la vie étudiante et encourager les étudiants à participer à la vie locale ? Au-delà de ce questionnement, il affirme haut et fort que « l’enjeu fondamental et préalable à la participation des étudiants, comme des jeunes, à la vie locale, c’est de considérer qu’ils sont des habitants, qu’ils font partie de la Cité. » « Aujourd’hui, les collectivités prennent à bras le corps le dossier de la vie étudiante. C’est le cas depuis une quinzaine d’années maintenant : il n’existait auparavant pas d’élus en charge de ces questions. Mais cela ne doit pas occulter la question de la participation des étudiants à la vie locale. »
QUEL CONSEIL POUR LES ÉTUDIANTS ?
« Sur la base de l’expérience des Conseils d’Enfants et de Jeunes, on s’aperçoit qu’il n’existe pas de telles structures qui fonctionnent sans une réelle volonté politique. Cette volonté est incarnée par l’Adjoint, mais d’abord et avant tout
par le Maire. Cela se traduit par la mobilisation de moyens. Nous sommes dans l’illusion totale si nous pensons que la démocratie participative peut se faire au rabais. Elle a besoin de moyens et cela ne peut pas fonctionner s’il n’y a pas derrière des fonctionnaires et du personnel qualifié pour accompagner le travail des démocraties participatives. » « L’assemblée doit avoir la maîtrise de l’ordre du
jour et pouvoir fixer les thèmes dont elle a envie de débattre et intervenir. Il faut bien expliquer les règles du « contrat », ce qui ne veut pas dire que la municipalité est forcément obligée de suivre ces préconisations. Mais dans une logique de démocratie, il y a l’obligation d’expliquer les choix. » PARTICIPATION À LA VIE LOCALE « C’est une question qui n’est pas facile. D’abord en raison de la relative exterritorialité des étudiants. Comme les électeurs, ils ne sont pas forcement
inscrits sur les listes électorales des villes dans lesquelles ils suivent leurs études. […] C’est une question qui varie en fonction de la taille des agglomérations : en se basant sur l’exemple associatif, on s’aperçoit que plus la ville est grande et
moins le nombre d’associations portées par des étudiants est grand. Il est plus facile de gérer de la proximité dans une ville petite ou moyenne que dans une grande ville. » « L’enjeu fondamental et préalable à la participation des étudiants, comme des jeunes, à la vie locale, c’est de considérer qu’ils sont des habitants,
qu’ils font partie de la Cité. C’est un atout pour la ville : ils sont un facteur d’attractivité. […]Il faut alors se demander ce qu’ils peuvent apporter : on sait que les étudiants sont plus mobilisés dans le cadre de leurs études ; ils sont le groupe social qui créé le plus d’associations et donne le plus de bénévoles. C’est la question centrale qu’il faut se poser : comment une ville et une collectivité favorisent-  elles la participation étudiante, et comment elle la prennent en compte, la promeuvent et la valorisent ? Cela est technique : quels types de contrats, avec quels acteurs ? » LES MOYENS ET L’ENGAGEMENT « Participer, c’est avoir une part. Mais s’il n’y a rien à prendre, nous sommes dans la tromperie. C’est la question de la place : est-ce que la collectivité se donne les moyens pour qu’il y ait un vrai partage dans l’espace public avec les étudiants ? […] Cela renvoie aussi au problème central de l’évolution de l’engagement étudiant : les jeunes ne s’engagent plus de la même manière ; le monde est différent. Il y a 30 ou 40 ans, on s’engageait avec un projet pour changer la société. Or ces modèles se sont effondrés. Aujourd’hui, les parcours se sont individualisés et on est passé à ‘l’engagement Post-It’. C’est l’AFEV qui m’a fait découvrir cette évolution […] Cela bouleverse les régimes habituels de fonctionnement et la manière dont les collectivités accompagnent cet engagement. Elles ont un rôle à jouer dans la recomposition et le renouvellement associatif. Les étudiants sont des moteurs puissants. » « Quant au régime de citoyenneté, il a lui aussi considérablement évolué. La citoyenneté n’est plus uniquement réduite et conçue à travers l’inscription sur une liste électorale et l’exercice du droit de vote. […] Les jeunes, qui sont censés ne plus s’intéresser à la chose publique, se mobilisent régulièrement et interrogent profondément la manière dont notre société raisonne. Comment prend-on l’utilité sociale des étudiants?

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Categories: Généralités

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