"L’orientation à l’extérieur de l’éducation nationale
Deux thèmes, le service public d’orientation tout au long de la vie, et les nombreuses décisions prises par les conseils
généraux concernant les CIO départementaux.
Le SPO
Là encore, on a présenté cette affaire comme étant franco-française, mais il faut la replacer dans sa dimension européenne. Si on reprend la définition établie à la conférence de Pétra en 1994 :
La définition européenne de l’orientation professionnelle est envisagée comme : « un processus continu d’appui aux personnes tout au long de leur vie pour qu’elles élaborent et mettent en œuvre leur projet personnel et professionnel en clarifiant leurs aspirations et leurs compétences par l’information et le conseil sur les réalités du travail, l’évolution des métiers et professions, du marché de l’emploi, des réalités économiques et de l’offre de
formation », (Conférence PETRA, Rome, novembre 1994).
Le point me semble-t-il important dans cette définition c’est quelle ne concerne pas l’action d’orienter les personnes, et ce qui sera demandé aux états dans les différents accords qui ont suivis, c’est d’une part de faire en sorte que les personnes soient capables, aient les capacités pour s’orienter tout au long de la vie, ce qui suppose d’intégrer cet objectif dans l’éducation initiale, et d’autre part développer un ou des services à la disposition des personnes.
Nous en sommes au tout début. La phase de labellisation n’est pas encore terminée
Plusieurs remarques
Le cadrage de l’engagement des services dans la labellisation est très variable sur le territoire. Il a fallu attendre longtemps pour qu’une directive soit adressée aux recteurs.
Plusieurs syndicats ont été hostiles à ce service avec notamment deux arguments : risque d’entrée d’organismes privés dans le champ de l’orientation, et pire, ouverture des établissements à l’action de ces organismes. Ceci je crois a été généré par la confusion sur le terrain entre deux objectifs, d’une par celui de mise en place de ce service aux personnes, impulsé par l’état, d’un côté, et de l’autre les politiques « AIO » développées de plus en plus par les régions qui supposent notamment des actions auprès des personnes.
Les directeurs de CIO se sont trouvés très impliqués dans cette affaire, là où les labellisations se sont engagées.
D’où là encore un renforcement des relations locales du DCIO avec de nombreux partenaires, mais un risque possible d’isolement par rapport à l’équipe du CIO. Pour prendre la métaphore du jeu, le DCIO et son équipe n’évoluent plus sur le même terrain de jeu.
Les Conseils généraux
Sur 567 centres répartis sur le territoire national, les dépenses de fonctionnement et d’investissement de 267 sont encore à la charge des départements (Inspection générale de l’éducation nationale et Inspection générale de l’administration de l’éducation nationale et de la recherche Le fonctionnement des services d’information et d’orientation, rapport n° 2005-101, octobre 2005, La Documentation française, p. 13).
C’est presque la moitié des CIO qui sont départementaux cela fait beaucoup alors qu’il était prévu que l’ensemble des CIO soit étatisé à la fin des années 70.
Je ne vais pas discuter du bien ou du mal fondé de la position des Conseils généraux qui s’engagent dans cette voie,
mais il y a le développement d’un sentiment d’incertitude, d’inquiétude pour l’ensemble des CIO.
Beaucoup de recteurs se trouvent confrontés à ce problème. Que faire avec les peu de moyens financiers (il n’y a plus de ligne nationale budgétaire pour les CIO) et peu de directives. La seule reçue, je crois reçue en avril, serait l’indication de ne pas supprimer de postes de DCIO.
Des questions se posent, mais il faudrait se demander à quel niveau se les poser :
Faut-il maintenir un principe de maillage sur les territoires ?
Faut-il s’appuyer d’abord sur la proximité des publics ou sur la fonctionnalité du service ?
Le CIO doit-il être d’abord un service au public, ou un établissement assurant des fonctions sur un territoire ?
Sans doute que pour le maillage, la question se pose au plus près du territoire concerné. Mais pour les deux autres questions ?
Il s’agit là de la conception même de ce qu’est un CIO. C’est une question ministérielle qui dépend pour beaucoup de la fonction qu’il veut attribuer à ce service."
Conférence complète en PJ
La présentation "prezi" utilisée lors de la conférence
http://prezi.com/v6cx8mbl2jwr/nouveaux-positionnements/