L’Observatoire des inégalités, association fondée en 2003 par Louis Maurin, Serge Monnin et Patrick Savidan, vient de publier un premier rapport choc qui fait le point sur la situation de la France. Et le premier enseignement que l’on peut en tirer, c’est que le creusement des inégalités, depuis la crise de 2008, est une réalité très nette.
C’est même une situation sans précédent depuis les années 70. Les classes aisées se sont enrichies, notamment grâce à la politique menée par les banques centrales, tandis que les revenus des 40 % du bas de la hiérarchie sociale ont diminué de 300 à 500 euros par an entre 2008 et 2012.
L’école n’échappe pas à cette situation. Le magazine Alternatives économiques, qui consacre son numéro de juin 2015 à l’analyse de ces inégalités, constate, à la lumière du rapport de l’Observatoire des inégalités que « la France est un des pays développés où le système scolaire reproduit le plus les inégalités sociales de départ.
Bien que beaucoup plus de jeunes poursuivent des études jusqu’au bac et au-delà qu’il y a trente ans, les chances de réussite scolaire demeurent très différentes selon les milieux sociaux.
Or, à la sortie de l’école, le diplôme joue toujours un rôle déterminant pour l’insertion et le parcours professionnels. Les enfants des milieux favorisés continuent en effet d’emprunter les filières qui conduisent à l’excellence scolaire.
Dès la fin du collège, à niveau de notes équivalent, les enfants d’agriculteurs, d’ouvriers et d’employés choisissent nettement moins souvent une seconde générale ou technologique que ceux des cadres. »
Le Rapport sur les inégalités en France (juin 2015, 200 pages, 7,50 €) a été élaboré avec pour objectif « de fournir un ensemble de données faciles d’accès et actualisées, de dresser un état des lieux complet et de faire le point sur les principales évolutions dans un grand nombre de domaines, des revenus à l’école, en passant par la santé, le logement, les inégalités entre les femmes et les hommes comme entre milieux sociaux.
Ce rapport constitue un document d’expertise indépendante de l’institution publique. Il est le fruit du travail rigoureux d’une équipe de salariés et de bénévoles. Sa publication n’a été possible que grâce au soutien de plus de 400 donateurs qui ont participé à l’opération de financement participatif lancée pour l’occasion. Il n’a bénéficié d’aucune subvention publique. Par ailleurs, il a été soutenu par la Macif, le magazine Alternatives Economiques et la Fondation Abbé Pierre », précise l’Observatoire des inégalités dans un communiqué.
« Le cœur de ce rapport est constitué de tableaux commentés qui font le succès de l’Observatoire des inégalités depuis 2003. Il apporte des réponses factuelles, accessibles au plus grand nombre. Nous y dressons un état des lieux des inégalités dans de nombreux domaines : revenus, emploi, éducation, santé, logement, entre les femmes et les hommes, les jeunes et les personnes âgées, les Français et les étrangers, les catégories sociales, etc.
Chaque chapitre est accompagné d’une mini-synthèse. L’ensemble est introduit par un éclairage sur l’état du débat public de Patrick Savidan, président de l’Observatoire des inégalités, et une synthèse des données par Louis Maurin, son directeur. »
Une partie est dédiée à l’analyse des inégalités dans le système scolaire français, avec la marque d’un retour à la lutte des classes. Il est possible de commander ce rapport sur la page suivante.
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