PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

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Préambule

La relégation de notre pays en 25ème position du classement PISA a confirmé que notre système éducatif n’était plus à même de tenir sa promesse originelle : transmettre à l’ensemble de ses enfants les outils indispensables à leur vie future de citoyens et de travailleurs.

Au-delà de la baisse du niveau général, la France est également l’un des pays où l’école est la plus inégalitaire. Au sein des 65 pays de PISA, la France est le pays où l’origine socio-économique conditionne le plus les destins scolaires.

Ces mauvais résultats statistiques ont hélas une traduction bien concrète : chaque année en France, 150 000 jeunes sortent du système scolaire sans diplôme ou uniquement avec le seul brevet des collèges.

L’origine de nombreux problèmes de notre modèle éducatif se situe dans l’échec de la transmission des outils linguistiques et mathématiques à l’école primaire, en particulier au CP et Au CE1. Il est en effet établi que les mêmes élèves qui ne savent pas lire, écrire et compter à la sortie du primaire éprouvent des difficultés au collège. A cet égard, PISA ne fait que confirmer une enquête conduite cinq ans plus tôt par La Direction de l’Évaluation, de la Prospective et de la Performance du Ministère de l’Éducation Nationale (DEPP). Ce document relatif aux performances des élèves de CM2 à vingt ans d’intervalle (1987-2007) 1 montrait qu’en lecture «deux fois plus d’élèves (21 %) se trouvent en 2007 au niveau de compétence des 10 % d’élèves les plus faibles de 1987. Il en est de même pour le niveau en orthographe où le nombre d’erreurs (nombre de mots mal orthographiés ou de ponctuations erronées) pour une même dictée a augmenté en moyenne de 10,7 en 1987 à 14,7 en 2007. Cette situation ne semble pas en voie de s’améliorer : la DEPP vient d’annoncer que le niveau des élèves de CE2 en lecture et en mathématiques a encore régressé 2.

Nous devons nous rendre à l’évidence : la mission essentielle de l’école, l’apprentissage de la langue et du calcul, est de plus en plus difficilement assurée. Cette série de résultats inquiétants appelle une réaction vigoureuse.

L’enseignement du français et du calcul doit devenir une priorité absolue si l’on souhaite préparer les conditions de la réussite de tous les élèves quel que soit leur milieu d’origine.

Si le rôle de notre système éducatif n’est pas uniquement d’instruire mais aussi de transmettre les valeurs essentielles à la vie en société, une telle ambition serait vaine sans l’exigence première de maîtrise du langage et des outils mathématiques de base. Comment en effet s’approprier nos valeurs communes et comment trouver sa place dans notre monde sans la médiation de l’écrit et du raisonnement logique ? De même, l’éveil artistique ou l’initiation au numérique, dont la place est devenue excessive à l’école, ne doivent pas faire oublier que le langage conditionne leur apprentissage.

Ces constats alarmants, qu’il convient de rappeler régulièrement, sont malheureusement connus de tous. Depuis plusieurs dizaines années, il y a un quasi-consensus pour dire que tout commence par l’instruction et que la maîtrise du fameux «lire, écrire, compter» est un objectif prioritaire. Pourtant, rares sont ceux qui apportent au débat éducatif des solutions concrètes dans ce domaine.

Convaincue que c’est à l’école primaire que se joue la plus grande part de la réussite de nos enfants, et décidée à enfin se donner des moyens simples pour atteindre un objectif simple de niveau minimum d’instruction pour tous les enfants de France, la Boite à idées formule dix propositions concrètes sur l’essentiel : la maîtrise des savoir-faire fondamentaux à la sortie du primaire 3.

N’ayons pas peur des mots, il ne s’agit pas à ce stade d’éducation, mais d’instruction, tant l’acquisition de ces compétences est indispensable et ne souffre ni la discussion, ni le mélange avec d’autres considérations sociales, sociétales ou économiques.

La Boîte à idées

1 DEPP, Lire, écrire, compter : les performances des élèves de CM2 à vingt ans d’intervalle 1987-2007, Décembre 2008.

2 DEPP, Note d’information sur l’évolution des acquis en début de CE2 entre 1999 et 2013, mai 2014.

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