In Le blog de Bernard COLLOT – le 8 novembre 2013 :
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… et ce sont des inspecteurs généraux qui le disent !
Dans la suite du billet de Laurent Lançon, je vous joins un extrait d’un rapport pondu par l’inspection générale en août (1). Il ne fait que répéter ce que beaucoup disent depuis des années, dont votre serviteur (« Du taylorisme scolaire à un système éducatif vivant » éd. Odilon, « Chroniques d’une école du 3ème type – Ecole et Société » TheBookEdition.com, dans ce même blog,…)
Est-ce que dit par des Inspecteurs généraux cela aura un quelconque effet ? Combien de rapports honnêtes, objectifs et officiels, confirmant ce que nous disions, ont été pondus et passés à la poubelle ? Rapport Legrand sur le passage au collège, travaux de Françoise Oeuvrard sur les classes uniques (Direction de l’évaluation et de la prospective), travaux de Alain Mingat (IREDU), rapport Ferrier, rapport Le Bossé…, rien que pour ceux que je connais particulièrement.
Chaque fois : Et oui, c’est la conception de l’école, de l’acte éducatif, du système éducatif, des représentations et des positions de chacun qui sont à remettre en question. Ce qui pose problème ne sont pas les rythmes (pas les rythmes scolaires mais les rythmes des enfants), c’est l’école. Quand est-ce que cela va rentrer… dans les têtes !
Le rapport complet : http://cache.media.education.gouv.fr/file/2013/92/3/2013-057-Le-recours-a-l-experimentation-par-les-etablissements_277923.pdf
Extrait (les soulignés sont de moi)
"(…)L’École française dans son ensemble n’est pas globalement préparée à une évolution sur les questions des frontières disciplinaires, des limites de la classe, des grilles horaires et des habitudes de travail. Or c’est bien sur ces frontières et ces structures que portent, on l’a vu, la majorité des innovations – phénomène accentué par le déploiement des technologies numériques.
C’est un problème à la fois culturel et structurel : l’innovation, dans sa logique même, bouscule le système et inquiète, à juste titre, les enseignants qui disent être saturés d’injonctions paradoxales et ne savent plus ce qu’ils doivent considérer comme prioritaire :
– Faut-il, par exemple, se donner les moyens d’une véritable différenciation pédagogique ou respecter le rythme des programmes et des progressions fixé par les instructions officielles ?
– Faut-il évaluer pour former ou pour sanctionner le travail des élèves ?…
La conséquence de tout cela est une forme d’immobilisme à plusieurs étages, alors qu’il apparaît à tous plus que jamais nécessaire de fédérer les énergies et d’appuyer la réussite scolaire sur l’invention pédagogique et éducative, indissociable d’une véritable conduite du changement.
L’innovation ne pourra pas devenir un véritable levier de ce changement tant que la communauté éducative dans son ensemble n’aura pas accepté l’idée d’une rénovation en profondeur des dispositifs traditionnels d’enseignement.(…)"
(1) Il se trouve que je connais un des auteurs de ce rapport, J.L Durpaire, avec qui j’avais fait connaissance dans une situation un peu surréaliste lorsqu’il était inspecteur stagiaire, puis il est devenu directeur du CRDP de Poitiers à l’époque le CRDP en pointe en ce qui concernait les TNC et les rapports avec les enseignants, puis il a continué sa route dans les sphères de l’EN. Il était venu participer au fameux colloque international d’Autrans (Ecole rurale, communication et technologies nouvelles) que j’avais organisé avec les CREPSC.