"Tour à tour résistant, militant communiste, haut fonctionnaire à la direction du Trésor, président de la première banque française spécialisée dans l’habitat social, président du Conseil national de l’insertion par l’activité économique, Claude Alphandéry est aujourd’hui considéré comme l’une des principales voix de l’économie sociale et solidaire (ESS). Initiateur du Labo de l’ESS, il est également à l’origine d’États généraux qui se sont déroulés à Paris du 17 au 19 juin.
Les Idées en mouvement : Qu’est-ce qui vous a amené à créer le Labo de l’ESS ?
Claude Alphandéry : Au travers de mes diverses activités, notamment au sein du Conseil national de l’insertion par l’activité économique et de France active, j’ai découvert une foule d’initiatives déterminées par l’utilité sociale plutôt que par le profit et cherchant à adopter une gouvernance démocratique. Ces entreprises ou associations embauchent généralement des personnes jusqu’alors ignorées par le marché du travail, ou bien créent des services qui, dans des entreprises classiques, seraient jugés peu rentables.
J’ai ainsi été amené, avec d’autres, à m’interroger sur la place exacte qu’occupaient ces initiatives dans notre économie traditionnelle, et comment on pouvait l’élargir. La Fondation pour le progrès de l’homme nous a offert en 2008 les moyens d’engager un véritable travail de recherche-développement sur ces entreprises, leurs fonctionnements, leurs ressources, leurs difficultés, et leurs perspectives… En somme, un labo de l’économie sociale et solidaire regroupant des entreprises diverses dont la finalité sociale sert de dénominateur commun.
L’objectif ultime du Labo est de mobiliser les acteurs de l’ESS, de diffuser des propositions fortes en faveur de cette économie, et d’installer celle-ci dans le débat public."