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"En 2010, la dépense intérieure d’éducation (DIE) atteint 134,8 milliards d’euros, soit 7,0 % de la richesse nationale (PIB). Pour l’éducation, la collectivité nationale, tous financeurs confondus, réalise un important effort financier à hauteur de 2 080 euros par habitant ou de 8 150 euros par élève ou étudiant.
Les comparaisons internationales rapportent aux PIB nationaux les dépenses consacrées à la seule formation initiale (hors formation continue). La France se situe toujours, en 2008, très légèrement au-dessus de la moyenne des pays de l’OCDE (6,0%contre 5,9 %), en deçà des États-Unis et de la Suède, mais nettement au-dessus de l’Espagne, de l’Allemagne ou de l’Italie.
Entre 1980 et 2010, la dépense d’éducation a crû, en moyenne, légèrement plus vite que la richesse nationale (+ 2,1 % au lieu de 1,8 % par an), mais sa part dans le PIB a fluctué. Dans les années 1980, elle passe de 6,4%à6,8% en1982 pour revenir à 6,5% en 1989. Ces années correspondent à la mise en place des lois de décentralisation : les crédits d’investissement de l’État sont transférés aux départements et aux régions qui ne mettront en oeuvre d’importants travaux de reconstruction et de rénovation des lycées et collèges qu’à partir de 1989. Après 1989, la part de la DIE dans le PIB augmente fortement
pour atteindre 7,6 % de 1993 à 1997, progression due notamment à l’effort important des collectivités
territoriales ainsi qu’à la revalorisation de la rémunération des personnels enseignants. De 1998 à 2008, le PIB, en revanche, progresse de 21,4 % contre seulement 8,4 % pour la DIE, dont la part dans la richesse nationale décroît régulièrement, pour
revenir à 6,7%en 2008. En 2009, en partie sous l’effet de la récession se traduisant par un recul du PIB, la part de la DIE dans le PIB remonte à 7,0 %. En 2010, cette part reste stable. La croissance de la DIE depuis les années 80 s’explique moins par l’accroissement du nombre d’élèves, que par celui du coût de chaque élève, qui, tous niveaux confondus, progresse sur la période 1980-2010, de 1,9%par an en prix constants (compte tenu des ruptures de séries en 1999 et en 2006).
De multiples facteurs expliquent cette hausse : poids croissant des enseignements du second degré et du supérieur, amélioration de l’encadrement dans le premier degré, revalorisation du statut des enseignants.
Si les dépenses moyennes par élève des premier et second degrés ont crû dans des proportions importantes (respectivement de 76,3 % et 68,2 %), la dépense moyenne par étudiant du supérieur n’a augmenté que de 41,9%, la forte hausse des effectifs jusqu’en 1996, puis de 2000 à 2003, ayant absorbé la plus grande part de l’augmentation des
crédits consacrés à l’enseignement supérieur.
Près des trois quarts des dépenses sont des dépenses de personnel, essentiellement prises en charge par l’État, qui participe de manière prépondérante au financement de la DIE, à hauteur de 59,4% en 2010 dont 54,4 % pour le MENJVA et le MESR.
Les collectivités territoriales assurent 24,6 % du financement total initial. Leur part s’accroît encore dans le second degré et le supérieur à partir de 2006, notamment du fait du transfert aux départements et régions de la gestion des personnels TOS(techniciens, ouvriers et de service) du second degré et des nouvelles compétences des Régions en matière de formations sanitaires et sociales. Les ménages, quant à eux, participent à hauteur de 7,9 %."